Comment « Human Rights Watch » déforme gravement les faits
par Robert L. Bernstein
Comment le fondateur de « Human Rights Watch » ( l'Observatoire des Droits de l'Homme) fustige l'organisme qu'il avait mis sur pied, en raison des manquements moraux dont celui-ci fait preuve vis-à-vis d'Israël
Extraits de cette allocution
….Ayant consacré une grande partie de ma vie à essayer de faire appliquer la Déclaration Universelledes Droits de l'Homme dans de nombreux points du globe, je suis effrayé de voir comment certaines organisations humanitaires, y compris celle que j'ai fondée, rendent compte de la situation des Droits de l'homme en Israël.
En lisant des articles portant sur les discussions et actions menées par des étudiants sur les campus américains, je me suis rendu compte, bien sûr, des divisions et parfois même de l'hostilité qui entourait tous les débats Israël-Palestine et qu'une grande partie de cette hostilité était le fait d'étudiants furieux de voir le traitement que faisait subir Israël aux Palestiniens, et de la lenteur du processus destiné à essayer de créer un deuxième Etat.
Je sais que nous croyons tous à la liberté de parole.
Nous croyons à l'égalité entre hommes et femmes. Nous croyons à la tolérance vis-à-vis de nos croyances religieuses réciproques et à des campus ouverts à la pluralité des opinions.
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Pour moi, qui crois en toutes ces valeurs ainsi qu' à celles qui sont contenues dans la Déclaration Universelledes Droits del'Homme, je ne peux qu'être perplexe quand je constate ce qui se passe sur les campus américains. Il me semble que l'Etat d'Israël possède toutes ces valeurs que nous venons d’énumérer. Il est entouré de 22 Etatsarabes qui occupent 99,5% des terres du Moyen-Orient et ne partagent pas ces valeurs, alors qu'Israël, qui n'occupe que 0,5% de ces terres les partage, lui.
Le combat porte sur deux choses: tout d'abord, la taille du 23ème Etat, le nouvel Etat palestinien, qui, pour le moment partage un grand nombre des valeurs propres aux 22 autres Etats. Ensuite, le fait que de nombreux Etats arabes, ainsi que l'Iran et ses protégés, le Hezbollah et le Hamas, remettent en cause la légitimité-même de l'Etat d'Israël.
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En réfléchissant à ce qui se passe sur les campus et au fait qu'ils soient aussi souvent hostiles à Israël, je pense qu'une des explications relève des encouragements qu'ils reçoivent des organisations qui défendent les Droits de l'Homme, y compris de celle que j'ai fondée, Human Rights Watch . Je me retrouve en profond désaccord avec la politique et les actions menées au Proche-Orient par Human Rights Watch ainsi qu'avec des organisations dont l'orientation est similaire, telles que Amnesty International et le Centre Carter….
Pendant les 20 ans que j'ai passés à Human Rights Watch, je n'ai consacré que peu de temps à Israël. C'était une société ouverte. Elle comptait 80 organisations de défense des Droits de l'Homme telles que B'Tselem, ACRI, Adalah et Sikkouy. Il y avait à Jérusalem davantage de correspondants de presse que dans aucune autre ville au monde, excepté New-York et Londres. Par conséquent j' ai consacré en priorité tous mes efforts à faire appliquer les principes de la Déclaration Universelledes Droits de l'Homme, et en premier lieu la liberté d'expression, dans des sociétés fermées, telles que les 22 Etats entourant Israël.
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Création de Human Rights Watch
C’est à la suite d’une rencontre, en 1976, avec Andrei Sakharov ,le savant le plus connu de l’Union Soviétique, de notoriété internationale mais toujours étroitement surveillé par le KGB, que Robert Bernstein crée plusieurs organisations de droits de l’homme, regroupées, en 1980, dans Human Rights Watch/
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En 1998, à 75 ans, j'ai pensé que Human Rights Watch devait se trouver un nouveau président, et je suis actuellement Président Fondateur Emérite. Je continue à assister à de nombreuses réunions de Human Rights Watch, mais je passe maintenant le plus clair de mon temps à aider les Chinois qui ont créé leur propre organisation
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Human Rights Watch et le Moyen-Orient
Je suis devenu il y a six ans membre du Comité consultatif pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord car j'étais inquiet de ce qui me paraissait être des attaques contestables contre l'Etat d'Israël. Il ne s'agissait pas de violations de la Déclaration Universelledes Droits de l'Homme, mais des lois de la guerre, de la convention de Genève et des lois humanitaires internationales. C'est une guerre asymétrique. On pourrait l'appeler une guerre d'usure impliquant Israël de différentes manières, pas seulement avec les Palestiniens mais impliquant parfois d'autres pays arabes, et bien entendu l'Iran et ses protégés qui ne sont pas des Etats, le Hezbollah et le Hamas. Dans ses rapports sur ce conflit Human Rights Watch (souvent rejoint par l'ONU) accuse Israël d'être le principal coupable.
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En portant le débat sur le terrain de la guerre, Human Rights Watch et d'autres se décrivant comme étant impartiaux, affirmaient
qu'Israël, loin d'être un avocat des Droits de l'homme était l’un des pays qui les violaient le plus souvent. Comme la plupart des gens, je ne connais pas grand’chose aux lois de la guerre, à la convention de Genève et au droit international, et, tenant Human Right Watch en haute estime, j’étais enclin à croire tous leurs rapports.
Cependant, en voyant que les attaques de Human Rights Watch contre Israël devenaient de plus en plus violentes, j’ai commencé à me demander si leur vision des choses, focalisée sur la guerre, était juste.
A propos d’un petit incident, la Commission des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, si hostile à Israël qu’elle devrait être disqualifiée d’emblée, a eu l’idée de mettre à la tête de ses commissions d’enquête des Juifs éminents connus pour leurs positions anti-israéliennes .
Bien avant Richard Goldstone, Richard Falk, Professeur à Princeton, avait été nommé rapporteur des Nations-Unies pour la Cisjordanieet Gaza. Il avait précédemment écrit un article où il comparait le sort desPalestiniens à celui qu’Hitler avait fait subir aux Juifs pendant la Shoah. Israël, estimant que ceci le disqualifiait pour cette mission lui avait interdit l’entrée du pays.
Human Rights Watch s’est précipité à sa rescousse, faisant paraître un communiqué de presse où Israël était comparé à la Coréedu Nord et à la Birmaniepour refus de coopération avec les Nations Unies. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le communiqué de presse avait été rédigé par Joe Stork (sous-directeur de la division Moyen-Orient de Human Rights Watch) qui avait été pendant de longues années rédacteur en chef d’une lettre d’information pro-palestinienne.
Peu après, Richard Goldstone démissionnait du Bureau de Human Rights Watch et de la présidence de son Comité politique pour prendre la tête de la Commissiond’enquête des droits de l’homme des Nations Unies sur Gaza.
Human Rights Watch a été le plus fervent soutien de cette Commission d’enquête, la pressant d’accuser Israël de crimes de guerre en se basant sur ce rapport. Je ne crois pas que Human Rights Watch se soit livré à une analyse sérieuse des accusations de crime de guerre lancées par Goldstone qu’il s’agisse de l’utilisation du phosphore, de drones ou de l’accusation de tuer des gens de sang-froid. Un expert militaire qui travaillait pour Human Rights Watch et quisemblait vouloir contester ces rapports a été remercié et je pense qu’on lui a interdit de s’exprimer. Voilà qui est totalement en contradiction avec la transparence que Human Rights Watch exige des autres.
….Après m’être posé beaucoup de questions non seulement sur la nouvelle focalisation sur la guerre mais aussi sur la manière dont on en rendait compte, j’ai fait paraître un éditorial où je faisais part de mes doutes dans le « New-York Times ».
Je soulignais dans cet éditorial le fait que « Human Rights Watch sait très bien que des quantités d’armes de plus en plus perfectionnées continuent d’affluer à Gaza et au Liban et sont prêtes à frapper de nouveau, et que cela prive les Palestiniens de toute chance de parvenir à vivre et à travailler en paix. Et pourtant, c’est Israël, victime d’agressions sans nombre qui doit supporter les critiques de Human Rights Watch ».
Un membre du Bureau de Human Rights Watch a confié au quotidien « The New Republic » qu’ils s’en prennent à Israël pour une question de commodité : « il est plus facile de cueillir un fruit qui se trouve sur une branche basse ». Il pensait en disant cela qu’une quantité importante d’informations leur est fournie par la presse et les organisations humanitaires israéliennes, qu’ils peuvent facilement se rendre en Israël pour tenir leur conférences de presse, et que cette presse est toute disposée à diffuser leurs rapports.
Or, Human Rights Watch a surtout été créé pour s’occuper précisément de ce que l’on peut définir comme « des fruits se trouvant sur les branches les plus hautes », c’est-à-dire des sociétés fermées où il est difficile de pénétrer. Des pays qui ne vous autorisent pas à tenir des conférences de presse sur leur sol. Des pays où il n’existe aucune organisation de défense des Droits de l’homme pour vous fournir des informations.
Il y a plus d’un an que mon éditorial a été publié et peu de choses ont changé. Ainsi, dans les heures qui ont suivi l’incident de la flotille de Gaza, Human Rights Watch lançait une enquête internationale en précisant que toute information provenant de l’armée israélienne n’était pas digne de foi. Et ceci, avant même que les faits ne soient connus.
J’ai passé la première semaine d’Octobre en Israël, à la recherche du plus grand nombre de témoignages possibles. J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu. J’ai passé une journée à l’Université d’Al-Quds, sur la Rive Ouest, avec le président de l’Université, Sari Nusseibeh, son équipe d’enseignants et des étudiants.
J’ai également rencontré des responsables d’O.N.G., dont Jessica Montell de B’Tselem ; j’ai passé une soirée avec mes chers amis Natan et Avital Sharansky et j’ai parlé avec de nombreux journalistes et avec des hauts fonctionnaires. J’ai visité Sderot, la ville qui a été la plus bombardée par le Hamas et par d’autres groupes terroristes basés à Gaza. Je suis rentré plus que jamais convaincu que Human Rights Watch déformait dangereusement la réalité dans ses attaquescontre Israël, qui ne fait que se défendre, car ils n’ont pas l’expérience des guerres asymétriques modernes.
Le plus inquiétant est de constater que ces guerres peuvent s’interrompre mais ne peuvent pas se terminer, ce qui fait qu’elles deviennent des guerres d’usure.
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Les roquettes du Hamas et du Hezbollah.
On ne peut pas parler des droits de l’homme au Moyen-Orient sans tenir compte de l’arrière plan factuel. Les Nations Unies ont voté, à la fin de la guerre du Liban, la résolution 1701 qui prévoyait que le Hezbollah devait être désarmé. Les Nations Unies ont envoyé entre 12 000 et 15 000 soldats dans le sud du Liban, près de la rivière Litani, qui se trouve à 25 kilomètres de la frontière israélienne.
Or, à quoi assistons-nous ? Non seulement le Hezbollah n’a pas été désarmé, mais il s’est procuré entre 40 000 et 60 000 roquettes en provenance d’Iran.
Ces roquettes sont plus puissantes et d’une portée plus longue qu’elles ne l’étaient au début de la dernière guerre, et le bruit court que certaines pourraient être porteuses d’agents chimiques et biologiques. Ces armes sont dissimulées dans des maisons et des bâtiments publics tout le long de la frontière israélienne. Tout ceci a été réalisé sous le nez des forces des Nations Unies.
Par ailleurs, j’ai lu que, en dépit du blocus, des milliers de tonnes d’armes ont été acheminées à Gaza. Lorsque le président Obama s’est rendu à Sdérot, il a dit qu’il ne voudrait pas que ses deux filles, Sasha et Malia, aillent à l’école là. Il est évident pour lui et pour nous tous que si 40 000 à 60 000 roquettes étaient massées sur l’autre rive du Potomac, ou de l’Hudson, près de New-York, où j’habite, où en tout autre lieu ou des citoyens américains puissent être menacés, et que ces roquettes soient aux mains d’un ennemi qui a fait la preuve du peu de cas qu’il faisait de la protection de ses propres citoyens, vous ne voudriez pas non plus que vos enfants aillent à l’école là.
En fait, je me demande si nous accepterions même le fait que ces roquettes soient simplement massées à nos frontières, face à une de nos grandes villes, sachant que l’ennemi à le choix de s’en servir ou pas.
Le fait que les Nations Unies se soient montrées incapables d’empêcher cet afflux d’armes dans les deux régions d’oùIsraël s’était volontairement retiré constitue un échec international considérable. On voit mal comment qui que ce soit peut promettre la sécurité à Israël sans tenir compte de cette situation.
Il est difficile pour les organisations de défense des droits de l’homme de faire quoi que ce soit lorsque la guerre éclate. … Les organisations de défense des droits de l’homme ne devraient-elles pas demander aux Gazaouis de se poser des questions sur l’opportunité pour leur gouvernement de se réarmer ? Au lieu de cela, il n’est question que du blocus de Gaza. Le débat sur le blocus et sur l’équilibre qu’Israël doit préserver, entre faire en sorte que Gaza reste vivable, tout en l’empêchant de se préparer à une guerre éventuelle, est trop compliqué pour être traité ici. Nous savons bien qu’un bateau venant d’Iran et chargé d’armes sophistiquées a étéarraisonné par Israël. Cependant de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la levée du blocus, sans même mentionner les armes.
Human Rights Watch pense que le blocus est illégal en se basant sur leur opinion selon laquelle c’est Israël et non le Hamas qui contrôle Gaza. Si l’on pense que c’est le Hamasqui contrôle Gaza, le blocus est alors un moyen légal d’empêcher le ré-armenent.
L’utilisation irresponsable des armes par le Hamas, allant jusqu’à sacrifier ses propres citoyens pour s’attirer la sympathie internationale est bien connue.
Lorsqu’on se trouve près de la frontière, l’armée israélienne vous remet une liste de toutes les denrées qui pénètrent dans Gaza, et on sait bien que, les tirs de roquettes s’étant espacés, Israël fait preuve de plus de libéralisme. Sachant tout cela, une organisation de défense des droits de l’homme devrait-elle limiter son action à des discussions sur le blocus, sans tenir compte de l’arsenal que détient le Hamas ?
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Lors de mon dernier séjour en Israël, j’ai appris que, depuis le début de 2010, environ 11 000 patients étaient sortis de la Bande de Gaza pour se faire soigner en Israël. Cette politique humanitaire ne va pas, hélas, sans risques. On m’a raconté que les Israéliens demandent aux Palestiniens de changer de voiture à la frontière car certaines voitures avaient été piégées. Une femme marchant avec des béquilles s’apprêtait à changer de voiture. Elle est tombée à terre. Trois soldats israéliens se sont précipités pour l’aider. Elle s’est fait sauter, entraînant dans la mort les trois soldats. Le gouvernement du Hamas prêche le génocide contre Israël, et Israël soigne les malades de Gaza.
Je trouve tout de même surprenant que, dans une guerre d’usure asymétrique, que nous ne savons toujours pas combattre, un pays soigne les malades du pays voisin qui veut le détruire, et que le seul commentaire fait au nom des droits de l’homme consiste à dire qu’Israël n’en fait pas assez.
Rester neutres dans les conflits.
Les statuts de Human Rights Watch stipulent qu’ils doivent s’abstenir de prendre position dans les conflits, et ils en sont très fiers. Ils mettent constamment en avant le fait qu’ils ne constituent pas un groupe anti-guerre. L’Iran et ses protégés, le Hezbollah et le Hamas, prêchent la disparition non seulement d’Israël, mais aussi de tous les Juifs où qu’ils se trouvent. Le génocide est l’une des plus graves violations des droits de l’homme et la Convention de Genève prévoit qu’il faut le combattre dès les premières menaces.
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Le monde entier se demande comment empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique. La politique de Human Rights Watch est de critiquer les actions, pas les paroles. La question qui se pose est : la création d’une bombe est-elle une action, ou ne peut-on parler d’action que quand on l’utilise ? Nul doute qu’ils critiqueraient le lancement d’une arme nucléaire, mais il serait bien entendu trop tard.
La méthode employée par Human Rights Watch pour sauver les civils en cas de conflit consiste à enquêter après la guerre et à déterminer s’il était possible d’éviter les pertes civiles. Pour cela, ils commencent par interroger des habitants de Gaza, leplussouvent accompagnés de gardes du corps du Hamas. Ils pensent, en procédant ainsi, que s’entretenir avec des gens qui ont traversé la guerre leur permettra de déterminer si les pertes civiles étaient justifiées ou non. Et ce sont ces morts autour desquels se focalisent la plupart des débats ayant pour objet les droits de l’homme en Israël et en Palestine.
Human Rights Watch pense pouvoir déterminer dans quel cas on aurait pu éviter des pertes civiles, et, du haut de leur certitude, ils attaquent ceux qu’ils tiennent pour responsables et leur conseillent d’être plus prudents à l’avenir. Le débat portant sur les 1200 à 1300 morts à Gaza a été des plus enflammés.
Il est clair que personne, surtout ceux d’entre nous qui nous sommes battus au nom des droits de l’homme, ne souhaite la mort de civils (ou de soldats bien entendu). Surtout celles qui auraient pu être évitées. Mais si, par hasard, Human Rights Watch s’était trompé dans ses conclusions sur les morts de la guerre de Gaza et avait blâmé Israël au sujet de morts qui étaient le résultat de dommages collatéraux inhérents à tout conflit, pensez au dommage causé à Israël. Le 4 Novembre dernier, un rapport émanant de Fathi Hamad, le ministre de l’Intérieur de l’administration du Hamas, a révélé que 700 agents de la sécurité militaire du Hamas avaient été tués au cours de l’opération Plomb Durci. Cette évaluation, qui correspond aux conclusions d’Israël, est nettement plus élevée que les chiffres fournis par le Hamas et utilisés par le rapport Goldstone. Ce qui indiquerait que près de 60 pour cent des tués étaient engagés activement dans le conflit et n’étaient pas des civils ( En dépit de la tactique du Hamas consistant à se fondre dans la population civile de Gaza). Si ce rapport n’est pas enterré, il sera intéressant de voir si on assistera à une réévaluation du rapport Goldstone et de celui de Human Rights Watch , qui n’avaient pris en compte que les chiffres fournis par les Palestiniens.
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Des rapports d’experts militaires tels que le colonel Richard Kemp, qui dirigeait les troupes britanniques en Afghanistan, et Anthony Cordesman, du Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales, affirment que l’armée israélienne s’est comportée de manière admirable à Gaza, et que les forces des Etats-Unis et de l’OTAN n’auraient pas agi différemment pour éviter des pertes civiles.
Il est intéressant de noter que nos quotidiens font souvent état du nombre de civils et de soldats ennemis ont été tués. Ils ne font apparemment ceci que lorsqu’il s’agit d’armées démocratiques. Encore une fois, personne ne souhaite que des civils soient tués sans raison. Mais il semblerait que le fait de donner ces deux chiffres sans commentaire laisse supposer que des pertes civiles auraient pu être évitées. Ils citent 51 cas qui, selon eux, entreraient dans la catégorie « crimes de guerre » - mais en utilisant une méthodologie que beaucoup, actuellement, remettent en question… Souvenez-vous du scandale et de la couverture médiatique que cela a suscité….
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En fait, au vu des statistiques biaisées sur les pertes civiles que l’on voit fleurir, les journalistes pourraient envisager de féliciter les armées démocratiques pour les actions réussies qu’ils mènent en vue de réduire les pertes civiles.
Human Rights Watch et les pertes civiles
Si les organisations de défense des Droits de l’homme veulent continuer à se poser en juges des armées démocratiques, qui risquent leurs vies, elles doivent devenir plus responsables. Il serait intéressant de revoir toutes leurs accusations de crimes de guerres contre l’armée israélienne, étant donné le contenu des statistiques qui commencent à se publier.
La guerre est une triste activité et devrait être évitée chaque fois que c’est possible, mais les jugements exprimés par les organisations de défense des droits de l’homme qui séparent les dommages collatéraux des crimes de guerre ne sont pas, je pense, très réalistes lorsqu’il s’agit de guerres asymétriques, et il faudrait prendre l’avis d’autorités militaires sur l’opportunité de certaines actions.
Les efforts dont font preuve l’armée israélienne , l’OTAN et les Etats-Unis pour éviter des pertes civiles sont régulièrement critiqués par des groupes de défense des Droits de l’homme comme étant insuffisants ou même non-existants.
Les jugements rendus par les commissions d’enquête militaires, particulièrement israéliennes, sont systématiquement considérés comme étant biaisés ou mensongers. …..
Le problème des pertes civiles résultant d’une guerre est loin d’être simple, d’autant plus que, parfois, éviter de tuer des civils peut conduire à faire prendre davantage de risques à vos propres troupes.
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Les réfugiés
Il s’agit là d’un problème très compliqué, aussi ne vais-je l’évoquer que brièvement. Le droit au retour des réfugiés est reconnu par Human Rights Watch et par d’autres organisations similaires, sauf erreur de ma part.
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Je pense que la décision arabe de maintenir les réfugiés dans des camps depuis 60 ans, ainsi que la décision des Nations Unies de donner aux réfugiés palestiniens un statut particulier ont transformé en farce le but initial.
Pour tous les réfugiés, le droit au retour ne s’applique qu’aux personnes qui ont effectivement quitté leur pays. Mais en ce qui concerne les Palestiniens, il existe une définition différente. C’est un droit qui s’applique à ceux qui ont quitté Israël en 1948, à leurs enfants nés en exil et à tous leurs descendants.
Par conséquent, alors que partout ailleurs dans le monde le nombre de réfugiés a diminué avec le temps, le nombre de réfugiés Palestiniens ne cesse d’augmenter. De 600 000 réfugiés à l’origine, nous en sommes actuellement à 4 millionsde par le monde, se réclamant du droit au retour. Pourquoi les organisations de défense des droits de l’homme, qui pensent que ce principe doit être reconnu, ne remettent-elles pas en question le statut particulier des descendants de réfugiés palestiniens qui rend la solution du problème extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible ? Au cours des dernières semaines, la Jordanie, qui compte plus de Palestiniens qu’il n’y en a en Cisjordanie, a retiré à ceux-ci des droits qu’elle lui avait précédemment accordés et qui leur permettaient de rester en Jordanie. S’il y a un jour un Etat palestinien, ils seront 4 millions, la plupart se trouvant dans des camps en Jordanie, en Syrie, au Liban et en Irak, la plupart n’ayant jamais reçu la moindre nationalité.
Il y a également un autre facteur qui n’est jamais évoqué : il concerne les 800 000 Juifs qui ont dû quitter les pays arabes etsont partis pour Israël où ils ont immédiatement reçu la nationalité israélienne. Bien qu’ils ne revendiquent pas le moindre droit au retour, ils ont laissé dans les pays arabes deux fois plus de biens que n’en ont laissé les Arabes qui ont quitté Israël. Tous ces mouvements de population sont douloureux et difficiles, lorsqu’ils sont dûs à l’intolérance et à la haine. Mais en vérité, le monde a désespérément tenté de remédier à la situation en finançant à prix d’or les camps de réfugiés pendant plus de 60 ans : on parle de plus de 13 milliards de dollars, dont un quart a été pris en charge par les Etats-Unis alors que la contribution des pays arabes a été des plus faibles.
Si les organisations de défense des Droits de l’homme veulent s’investir dans ce problème, elles ne devraient pas le faire de manière simpliste en déclarant qu’elles reconnaissent le principe du droit au retour des Palestiniens (y compris leur statut spécial en tant que réfugiés).
Un dernier problème, qui n’a jamais été abordé par ces organisations, et où elles pourraient jouer un rôle utile (qu’il entre ou non dans leurs attributions), concerne la nature du second Etat qui doit voir le jour aux côtés d’Israël. Lorsque Helena Bonner Sakharov s’est rendue à Oslo il y a deux ans pour représenter son mari lors d’une cérémonie en l’honneur des lauréats du prix Nobel, elle a posé la question suivante : « Quel genre d’Etat va-t-il exister aux côtés d’Israël ? « Judenfrei », sans Juifs, exactement comme Hitler l’aurait souhaité ? » Cette exigence d’un Etat sans Juifs ne serait que l’un des manquements aux Droits de l’homme dans un pays voisin d’Israël, où l’on souhaiterait plutôt des frontières ouvertes.
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Bien évidemment, ceux qui ne sont pas d’accord avec mon analyse pourront penser que je suis trop sévère envers la politique de Human Rights Watch au Moyen-Orient et ne manqueront pas de souligner qu’ils font du bon travail ailleurs. C’est vrai ! Mais je pense que si les organisations de défense des Droits de l’homme ne modifient pas leur politique dans cette région du monde, leur autorité risque d’être globalement remise en question.
Lucidité morale
Natan Sharansky s’est rendu à mon hôtel pour me remettre une copie dédicacée de son livre : « Définir l’identité ». Dans son livre, il a des mots très durs pour les organisations de défense des Droits de l’homme.
Ayant passé neuf ans dans les geôles soviétiques, il a des idées très claires sur la différence qui existe entre le monde libre et les pays totalitaires.
Voici quelques phrases extraites de son livre : « L’hypocrisie et l’usage de doubles standards pratiqués par les organisations de défense des Droits de l’homme reflètent la disparition de critères moraux clairs qui sont les seuls garants des droits de l’homme. Le refus de voir la différence entre un pays libre et un pays totalitaire, entre un Etat en paix et un Etat en guerre entre des régimes terroristes sape les valeurs universelles sur lesquelles sont basés les droits de l’homme. »
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Il dit aussi : « Dans leur refus de distinguer entre des régimes démocratiques et non-démocratiques, le mouvement pour les Droits de l’homme se coupe de son engagement envers les libertés démocratiques et devient lui-même un instrument des puissances non démocratiques. »
J’ai lu récemment qu’un hôtel 5 étoiles destiné aux hommes d’affaires venait d’ouvrir en Cisjordanie et que d’autres activités commerciales démarraient. Ce n’est qu’un début, mais l’économie commence à se redresser. On a publié ces temps derniers un livre intitulé « Start Up Nation » qui recense les succès commerciaux d’Israël. On y a déposé 7600 brevets d’invention au cours de ses 60 ans d’existence
Les 22 pays arabes en ont déposés 700, soit environ 30 par pays.
Mais si les habitants de la Cisjordaniecommencent à rivaliser avec Israël en bâtissant plutôt qu’en détruisant, ils auront une vie meilleure, et seront surpris de voir que le monde libre, y compris Israël, sera tout prêt à les aider. Les campus américains devraient réfléchir sérieusement à propos de l’action des organisations de défense des Droits de l’homme Contribuent-elles au processus de paix ? Pour terminer, laissez-moi vous dire quelque chose que vous choisirez ou non d’écouter : lorsque j’étais en Israël, j’ai parlé avec des jeunes de 18 ans, garçons et filles, qui n’étaient pas à l’Université, mais qui se préparaient à aller à l’armée pendant trois ans , et qui y retourneraient un mois par an jusqu’à l’âge de 45 ou 50 ans. C’est ainsi depuis 60 ans. Et la plupart d’entre eux ont affronté toutes sortes de dangers pendant cette période. … Ils pensent à défendre leur pays et doivent espérer que leur gouvernement évitera la guerre.
En ce qui concerne Gaza, et puisque nous sommes dans le Nebraska, il est logique de citer Warren Buffet. Une de ses formules, dans sa clarté, sa justesse et sa concision pourrait s’appliquer à Gaza : « On ne peut pas faire un bon accord avec de mauvais partenaires .»
Je pense aussi à ces jeunes Palestiniens de 18 ans, particulièrement à ceux de Gaza, qui ne trouvent pas de travail parce que l’économie n’est pas florissante, principalement parce que leur gouvernement ne cesse de faire entrer des armes et qu’Israël tente de les en empêcher. Et que leur gouvernement prêche le génocide. Beaucoup de ces jeunes n’ont pas les moyens d’entrer à l’Université et ne voient que le jihad comme opportunité.
Si des étudiants peuvent aider le mouvement de défense des Droits de l’homme à revenir aux principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et à faire en sorte qu’elle soit réellement universelle au Moyen-Orient, leur apport sera considérable.