SEFROU .......... 3

Edification d'une école Franco-MAROCAINE à Sefrou à la fin des années 1920...
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bonjour,
à propos de la place Ammori ,il y a 2 ou 3 ans on a écrit sur ce forum d'autres informations sur cette place stratégique de sefrou,qui est un carrefour menant aux principaux quartiers de sefrou ,ou il y avait un des anciens ferrane (boulangerie)de sefrou,elle est aussi prés de hdadine quartier des artisans et forgerons,tout prés de la Grande Mosquée et il y avait même à prés le siége de l'UMT, un petit dispensaire.
concernant les écoles de sefrou on dit que déjà en 1945 les filles de sefrou étaient scolarisées ,ce qui était à l'époque une avancée ,on ne sait à quelle école ? l'école des filles de derb el meter..?ou dans des maisons louées à larssaa dar et derb elmeter comme l'indique les anciens ?
Georges qui a vécu à sefrou et cigalo grâce à ses précieuses archives ,peuvent nous éclairer .
aussi s'il y a des photos des écoles de sefrou,de classe ,ça ne peut qu'enrichir ce thème .
merci pour vos efforts et interventions ,vous faites partie de la mémoire de sefrou.

Lorsque j'allais à l'école à Sefrou au début des années 50 on allait à "l'école européenne" qui était l'appellation usuelle, l'école française était probablement le plus souvent celle du Journal Officiel ... ce qui n'a d'ailleurs que peu d'importance.

Les écoles "françaises" ont existé surtout avant le protectorat quand l'Alliance française avait créé des écoles dans les villes ouvertes aux européens. Il existait à l'époque des écoles espagnoles, une école anglaise à Mogador et même une école allemande à Tanger recevant allemands et suisses.

Après le protectorat le but était selon le directeur de l'enseignement "d'incorporer à la nation française, absorber dans notre culture et nos moeurs les divers éléments européens qui sont venus gagner leur vie au Maroc et qu'une incontestable parenté rapproche naturellement de nos conceptions et de nos goûts"

Pour atteindre ce but les enfants des européens non français seront reçus dans toutes les écoles françaises dans les mêmes conditions que les français. Le rôle de l'école primaire sera donc de réaliser l'intégration des divers éléments européens d'où probablement le nom d'école européenne couramment utilisé.

Dans l'historique de la direction générale de l'Instruction Publique, des Beaux-Arts et des Antiquités publié par les services du Protectorat un des chapitres est intitulé "L'enseignement primaire et professionnel Européen et Israélite"

Quant à la présence d'élèves marocains dans les classes primaires elle était exceptionnelle avant les années 1940. J'ai la liste et les noms de 211 élèves inscrits à l'école de Sefrou, au début des années 1950, avec leur nationalité. Moins de 5% n'étaient pas français, certains aux patronymes à consonance arabe étaient inscrits comme algérien ou franco-marocain ( y compris certains que tu as cité plus haut).

La construction de l'école franco/européenne a été effectuée en 1929; rentrée en octobre 29. Le premier directeur a été M. Ousset. Quelques élèves européens avaient été scolarisés en 28/29, j'ignore à quel endroit.

Les noms de "marocains" que tu cites me sont connus car j'ai été en classe avec leurs frères ou soeurs.
Les Thoraval étaient 4 enfants dont un a d'ailleurs été scolarisé à l'école franco-musulmane ..... ce qui n'était pas non plus très fréquent à cette époque

Bonjour Sefroubis,

Concernant la scolarisation des filles à SEFROU il me semble avoir mis en ligne la création en 1947 d'une école des fillettes musulmanes...construite sur un terrain de 4 590 m2...

Tu dis que les filles de Sefrou auraient pu être déja scolarisées en 1945...et bien je crois,cher Sefroubis,que tu dis juste...

En effet il y a bien eu un terrain de 3 350 m2 appartenant aux Habous musulmans dont l'achat a été validé en janvier 1941 afin d'y construire une école de filles musulmanes...le terrain consistait en deux vergers dénommés "Tamahlit"...il y avait également sur ce terrain un garage appartenant à Mabille Henri...

Il ne faut pas exclure qu'avant les années 1940 une "école-ouvroir" où les filles apprenaient la couture,broderie,fabrication de tapis etc...ait existé à Sefrou...

Je me demande également si,avant 1940,des filles de Sefrou n'ont pas reçu un apprentissage afin de travailler dans la sériciculture...il me semble bien qu'il y avait une école de formation à Sefrou,Ouezzane et Fouarat(Port Lyautey)...des formateurs espagnols de Murcie spécialisés dans l'élevage des vers à soie y ont donné des cours...
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Georges 29...

Les écoles,collèges,lycées Français ont bel et bien existé aprés 1912 au Maroc...et il y a eu également,aprés 1912,des établissements scolaires français privés...mais aussi italiens etc...

Toi tu disais "école européenne"...mais d'autres disaient peut être "école française"...

Je viens de retrouver trace d'un dénommé Naas Abdelkrim scolarisé à l'école française de Sefrou...

Sur une cinquantaine d'élèves scolarisés dans cette école dont on retrouve la trace sur le net il apparait que la trés grande majorité étaient de nationalité française...parmi eux Raymonde Mabille,probablement une fille d'Henri Mabille précédemment cité dans mon message adressé à Sefroubis...

Bonsoir cher ami Abdoulm,

Tu as montré un intérêt pour l'histoire de Bahlil...

J'ai trouvé,à travers d'anciens récits de voyages au Maroc effectués dans les années 1920/1930,quelques éléments qui permettent de penser que les habitants de cette petite ville faisaient l'objet de moqueries douteuses...à mon avis ces récits ont été alimentés par ce qui était raconté par les guides qui prenaient en charge les touristes à FEZ...

Ici la ville des SOTS...
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Raymonde Mabille est bien la fille d'Henri Mabille, elle était aussi la première française née à Sefrou.
C'était une amie de ma mère; je l'ai rencontré la dernière fois en juin dernier, quelques jours avant son décès à 90 ans et elle racontait avec beaucoup de vivacité ses souvenirs de petite fille à Sefrou dans le quartier de derb Caïd Omar où ses parents habitaient.

M. Dupuis, second directeur de l'école franco-musulmane a terminé sa carrière à Fès en 1952. Il était alors directeur de l'école de l'Adoua. Cette école a une histoire originale: elle était installé à son origine à Dar Caïd Mac Lean, grande bâtisse construite par un écossais, un temps conseiller apprécié du Sultan Moulay Abd El Aziz. Avant de devenir une école Dar Caïd Mac Lean avait abrité les bureaux des Travaux publics d'arrondissement, à partir de 1913/1914 et servait d'habitation au chef de service l'ingénieur des T.P. Charles Malegaric.

Bien entendu, il y a eu des établissements français privés au Maroc. Il y en eut même à Sefrou où en octobre 1952, Jean Vissouze, écrivain, et sa femme ont ouvert un cours secondaire privé, connu sous le nom de "collège climatique" sur les flancs de la colline du fort Prioux, sous le @#$%& de Sidi Bouserghine.

Le précédent récit date de 1930...

J'ai également lu dans un ouvrage du début des années 1920 "ville des fous à propos de Bahlil...ainsi que dans un récit paru en 1930(ci-joint)...pays des fous...
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Suite récit de 1930...avec une photographie de Bab Marbah à Sefrou...

Il se peut qu'il y ait eu dans la région des esclaves chrétiens rendus à la liberté...la même chose est racontée du côté d'Agouraï...

Mais il se peut aussi qu'ils descendent tout simplement de tribus berbères qui autrefois pratiquaient la religion chrétienne au même titre que des berbères pratiquaient le judaïsme...
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Bahlil "les sots" aurait au moins deux origines:
- celle que tu mentionnes: les habitants croient descendre des chrétiens et nient toute origine arabe ou berbère ce qui les fait moquer par les Sefriouis

- celle donnée par Si Bekkaï: "Sans eau, et obligés d'aller se ravitailler à l'oued Aggaï, au risque de dangers sans cesse accrus, les Bahloulis finirent par promettre à Moulay Idriss de se soumettre à sa volonté à la condition qu'il leur assura le liquide vital et toujours précieux qu'est l'eau. Moulay Idriss exauça leur désir: il retourna chez eux et fit une manifestation divine en faisant jaillir l'eau du sol après y avoir donné un coup de son épée. Cette eau serait la source d'Aïn Rta qui se trouve de nos jours au milieu de la bourgade. En admiration devant ce miracle divin, les derniers Bahloulis hostiles se rallièrent immédiatement au Monarque, mais non sans avoir mérité le surnom de Bahlil, qui leur fut octroyé par leurs voisins qui les moquèrent d'avoir tant hésité à embrasser l'Islam" dans Historique de Sefrou, conférence de Si Bekkaï aux amis de Fès.

Une autre éthymologie plus sympathique pour les rudes Bahloulis: Bhalil signifie en arabe « le charme de la nuit » (bahel el layl).

A chacun de choisir !



Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/02/2012 13:31 par Georges 29.

Dans les récits que j'ai mis en ligne je ne vois pas écrit que les sefriouis se moquaient des habitants de Bahlil...

Dit on encore aujourd'hui ville des sots ou ville des fous en parlant de Bahlil?

Georges 29...

Tu affirmes que Raymonde Mabille est la première française née à Sefrou...c'est une information intéressante...peut on connaitre son année de naissance et sa date de scolarisation à l'école française de Sefrou?

Oui je connais une partie de l'histoire de cet établissement scolaire privée de Jean Vissouze...j'ai d'ailleurs inséré il y a plusieurs mois dans ce sujet un extrait d'arrêté viziriel relatif à sa création...

Jean Vissouze était il simplement "écrivain"?...pourquoi sur l'annuaire était il écrit Dr Jean Vissouze?
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Bonjour à tous,

Concernant le Dr devant Jean Vissouze figurant sur un ancien annuaire mis en ligne par l'ami Abdoulm,que je salue,il doit certainement s'agir d'une abréviation pour Directeur...car,aprés vérification,il apparait,en fait,que le numéro de téléphone 1.99 est celui du collège climatique...et non le numéro personnel de Jean Vissouze...

Bonjour tout le monde,
Merci mes chers amis Cigalou et Georges pour le partage de ces précieux documents sur Sefrou et Bhalil.
Dans les années 60 il y avait une femme qui s'appelait Mme Stery, et qui donnait des cours sur la religion catholique,je ne sais pas s'il sagissait d'une école ou une simple maison au quartier derb el miter,ce meme local existe jusqu'à ce jour en face de la maison de bienfaisance,les amis Sefroubis et Abdellatif doivent surement etre au courant de cet établissement..

Pour l'ami OUBRAHIM ,merci de tes voeux ,vous n'étiez pas en retard ,ç'a me fait rajeunir meme de quelques jours , mieux vaut tard que jamais mon cher ami.

Pour moi il n'est pas nécessaire de dire que Bahlil est la "ville des sots" car Bahlil serait la contraction de Behalil "les sots" ..... Il va de soi que les habitants de Bahlil sont des sots pour les tenants de cette étymologie !!

Pour les autres ils ont le "charme de la nuit" ! avec ou sans lune ?

Abdloum,
la dame européenne dont vous parlez faisait du prosélytisme et la maison louée n'a rien avec une école ou des leçons.
quant aux gens de Bhalil,il n'ont rien de sots,MM.Cigalou et Georges,ses élèves et étudiants étaient dans les collèges et lycées de sefrou les plus doués en mathématique et il y a d'éminents professeurs universitaires ,médecins ,savants de théologie,politiciens et même le présentateur vedette des infos de la chaine TV 2M ,originaires de Bhalil qui veut dire" bahae allil"(lumière de la nuit)

BONSOIR TOUT LE MONDE

Merci à tous les intervenants d'avoir apporter ces documents inédits sur l'enseignement à Sefrou.

Mr Abdoulm, cette dame européenne était Miss Stery, Ecossaise , elle tenait ce local depuis la fins des années 30 , elle était une religieuse elle avait pour mission de recruer les jeunes sefriouis pour la pratique du christianisme et les convertir à la nouvelle religion ; exemple: les frères Kassara et autres.

Désigner les Bahloulis de "Sots" c'est inaccéptable!!!

Les habitants de cette ville : B H A L I L doivent intervenir en répondant à ces propos......

Bonsoir à tous,

La ou les prosélytes de Sefrou n'étaient-ils pas proches de la mouvance protestante américaine du GMU(Gospel Missionary Union)?

Il n'a jamais été question de traiter les Bahloulis de sots mais de faire état de l'une des étymologies du nom de Bahlil et des légendes qui y sont attachées.

Je ne pense pas que Si Bekkaï quand il écrivait que les Bahloulis avaient "mérité le surnom de Bahlil, qui leur fut octroyé par leurs voisins qui les moquèrent d'avoir tant hésité à embrasser l'Islam" insultait les habitants de Bahlil, il ne faisait que donner une des explications du nom de Bahlil.

J'ai d'ailleurs donné l'autre version de l'étymologie du nom: « le charme de la nuit » (bahel el layl), que Sefroubis traduit par " bahae allil"(lumière de la nuit) .

Il y a longtemps que beaucoup de Bahlouli savent ce qui est dit sur une des origines supposées du nom de leur ville et la première fois que cette histoire m'a été racontée (avant que je ne lise la conférence de Si Bekkaï) c'était par un Sefrioui originaire de Bahlil ! Ils ont en plus le sens de l'humour !!

Bonjour tout le monde,
Merci mes amis Sefroubis et Abdellatif pour vos réponses et pour la correction.
Une seule moquerie qui rend les bahloulis furieux,c'est quand on leur parle de Ba Haddou,un des caied qui,dans un temps,les à traités comme du betail.
Quand tu dis à n'importe quel Bahlouli,(LAH irhem ba Hadou, il te repond,LAH i9te3 iddek ou iddou )
Traduction
DIEU ai ba Haddou en sa miséricorde,il te répond , que DIEU lui coupe les bras ainsi que les tiens, je ne sais pas si j'ai bien traduit,avec mon petit Français ,ce n'est pas évident.
Pièces jointes:

bonsoir,
j'oublie de dire que selon les anciens le cadi Ammouri est inhumé dans la Zaouïya située à gauche dans la rue appelée Chebbak Tanni (chebbak 2) qui débute 80m après la porte seti messouda en allant vers la place Ammouri, et aussi plusieurs cherfas de sefrou sont inhumés là .
c'est dommage que la Mairie n'a rien fait pour préserver tous ces monuments historiques de Sefrou ,zaouyas ,rhas ,anciens écoles ,fontaines,portes anciennes etc....