La synagogue Slat Al Fassiyine restaurée
Le Roi du Maroc à donc décidé de restaurer les synagogues et les écoles juives (Yéchiva) afin de conserver son patrimoine culturel juif...
Le 13 février 2013, le Roi du Maroc par l'intermédiaire de ces représentants juifs ont inauguré à ce jour la synagogue Slat El Fassiyine dans son ancien quartier juif de Fès datant des millénaires.
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La synagogue Slat Al Fassiyine restaurée à Fès: Le Maroc, terre d’exception, d’exceptions…
Rien n’est plus juste et le récit de l’inauguration de la synagogue restaurée de Slat Fassiyine, dans le vieux Mellah de Fès, à quelques dizaines de mètres du Palais royal, mercredi 13 février dernier, en est une incontestable preuve.Imaginez, en effet, qu’au XVIIè siècle, fut construite une synagogue essentiellement animée par les juifs de Fès qui avaient précédé dans cette capitale impériale ceux expulsés d’Andalousie, en même temps que leurs congénères musulmans, par Isabelle la Catholique.
Appelée Slat El Fassiyine, elle y recevait les prières des juifs qui observaient un rite sensiblement différent de celui des pratiquants venus d’Espagne et en 1889, cette spécificité fut enrichie par l’édition d’un avenant au livre des prières, appelé « l’amour des Anciens ».
La synagogue fut fermée en 1971, transformée même en salle de boxe, mais par la volonté, l’abnégation, l’entêtement diraient certains, de Simon Lévy, secrétaire général de la Fondation du Patrimoine Judéo-Marocain jusqu’à son décès en décembre 2011, une entreprise de restauration fut menée à bien avec le concours financier de la République Fédérale d’Allemagne.
La concrétisation de ce projet, au sein d’une Médina classée patrimoine mondial de l’UNESCO, a donc eu lieu mercredi dernier, à l’initiative de la Fondation du Patrimoine Judéo-Marocain, dont la présidence exécutive est assumée par M. Jacques Tolédano, lequel n’a ménagé ni ses efforts, ni ses deniers personnels pour l’organisation et la tenue parfaites de cette cérémonie, mais aussi pour la pérennité de la Fondation dont il assume la responsabilité exécutive depuis de longues années.
Maroc, terre d’exception, voire d’exceptions, disait-on au début de cette relation, parce que le retour à la vie, à la lumière, à l’Histoire, au Patrimoine marocain d’une oeuvre architecturale, mais aussi d’un lieu de mémoire et d’affirmation de l’identité plurielle marocaine, de la présence d’une communauté juive marocaine depuis des centaines, voire des milliers d’années, s’est fait ce jour là sous le haut patronage de SM Mohammed VI.
Maroc, terre d’exception, voire d’exceptions, disait-on, parce que cette inauguration a été marquée par la lecture d’un message royal profondément puissant par sa teneur et sa portée, et dont le texte a été lu par M. Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, et secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement, PJD, une formation politique que l’on classe couramment dans le registre « islamiste ».
Et l’on aura été d’autant plus marqué par la mission royale dévolue à M. Benkirane que, quelques jours auparavant, lors du Festival du Film de Tanger, quelques cohortes de militants du PJD avaient tenté d’empêcher la projection d’un film dédié à l’exode des juifs marocains entre 1948 et 1973, réalisé par un jeune franco-marocain, Kamal Hachkar.
Maroc, terre d’exception, voire d’exceptions, disait-on, parce que l’inauguration de cette synagogue restaurée s’est faite en présence d’un des plus hauts représentants de l’Etat allemand, bailleur des fonds, M. Norbert Lammert, Président du Bundestag et éminente personnalité de la classe politique allemande.
Maroc, terre d’exception, voire d’exceptions, disait-on enfin, parce que l’âme de ce projet, la cheville ouvrière de toute cette magnifique aventure, qui a mobilisé la Fondation du Patrimoine Judéo-Marocain, la Communauté juive de Fès, le Ministère de la Culture, l’ambassade de la RFA à Rabat, n’était autre que feu Simon Lévy, qui, outre ses responsabilités au secrétariat général de la Fondation, fut également l’un des grands noms du militantisme politique national, en tant que membre et dirigeant du Parti Communiste Marocain, puis du Parti de la Libération et du Socialisme, PLS, et du Parti du Progrès et du Socialisme, PPS, formations dont il fut membre du Bureau Politique et du Comité central, aux côtés des regrettés Aziz Belal, Abdeslam Bourquia, Abdallah Layachi, Ali Yata…
Quel autre pays de l’arc arabo-islamique pourrait présenter aujourd’hui une telle conjonction de symboles, les uns plus puissants que les autres, projeter ainsi à la face du monde une telle image de tolérance, de respect intangible des confessions, de reconnaissance de l’identité plurielle marocaine, de coexistence pacifique et constructive entre citoyens d’un même pays, mais aux croyances religieuses différentes, d’insertion réussie, parce que pluri-séculaire, d’une communauté minoritaire mais protégée et honorée par le plus haut représentant de l’Etat, le Roi, Amir Al Mouminine ?
Quel autre pays que le Maroc pourrait, en ces temps d’exclusion, d’intolérance, d’ostracisme, de xénophobie, de fanatismes les uns plus féroces que les autres, mais aussi de volonté de réécriture de l’Histoire, d’uniformisation totalitaire au nom d’une idéologie ou d’une croyance, proclamer comme c’est le cas dans un texte fondateur, celui de la Constitution du 1er juillet 2011, que l’identité nationale marocaine est plurielle, faite des apports arabes, berbères, africains, mais aussi juifs, andalous et méditerranéens ?
L’inauguration de la synagogue restaurée de Slat Al Fassiyine participe de cette réalité marocaine, si forte, si riche, si réconfortante pour tous ceux qui font du respect des libertés, des croyances, des droits de l’Homme et de la démocratie, le fondement de leur action et de leurs convictions.
Dans l’espace relativement petit de la synagogue, en ce mercredi 13 février, plusieurs centaines de personnes ont écouté, avec attention, le message de SM le Roi, les prières des rabbins pour les Souverains Marocains, les allocutions du ministre de la Culture et dirigeant du PPS, Amine Sbihi, du Président du Bundestag, Nobert Lammert, du Président du Conseil d’Administration de la Fondation Serge Berdugo, du Président exécutif et parfait maître des cérémonies, Jacques Tolédano, mais aussi du Dr Guigui, qui préside aux destinées de la communauté juive de Fès. Et la cérémonie ne se termina pas sans que l’assistance ne vive un moment d’intense émotion, celui de la prise de parole de Jean Lévy, fils du défunt Simon Lévy.
Jean, qui vit et travaille en tant que médecin en Allemagne depuis plus de vingt-cinq ans, a prononcé en langue arabe, avec une grande maîtrise, une allocution pleine d’émotion, de force et de vérité, proclamant les idéaux de tolérance et de coexistence qui sont le fondement même de cette synagogue, mais aussi du parcours et des combats de son défunt père et de celui de tous ces hommes de bonne volonté, toutes croyances et obédiences confondues, qui ont fait et font ce Maroc d’aujourd’hui dont on peut être légitimement fier.
Musulmans et Juifs marocains, Chrétiens venus d’Allemagne ou d’ailleurs, tous ont vécu un grand moment d’Histoire, marqué au sceau de la tolérance et du respect de chacun, comme pourront en attester le Maire de Fès, M. Hamid Chabat, le Wali, M. Mohamed Dardouri, le Ministre de l’Intérieur, M. Mohand Laenser, l’Ambassadeur des Etats-Unis, M. Samuel Kaplan, celui d’Allemagne, M. Michael Witter, mais aussi André Azoulay, Conseiller du Souverain, Driss Yazami, du CCDH, et beaucoup d’autres encore, personnalités de la société civile ou humbles citoyens…
Tel est ce Maroc de SM Mohammed VI où l’on inaugure, tapie au fond d’une venelle de la Médina de Fès, une synagogue restaurée grâce à la volonté et l’action inlassable d’un Marocain, Juif et communiste, sous la présidence effective d’un Chef de gouvernement islamiste, en présence d’un Allemand, président du Bundestag…
Qui dit mieux ?
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3000 ans de spécificité judéo-marocaine
« Ce patrimoine s’apparente à un véritable creuset dans lequel a fusionné la spécifité judéo-marocaine dont l’histoire plonge ses racines au Maroc, à travers ses us et coutumes et ses caractéristiques propres, depuis plus de 3000 ans. C’est précisément cette particularité hébraïque qui constitue aujourd’hui, ainsi que l’a consacré la nouvelle Constitution du Royaume, l’un des affluents séculaires de l’identité Nationale, et c’est pourquoi Nous appelons à la restauration de tous les temples juifs dans les différentes villes du Royaume, de sorte qu’ils ne soient plus seulement des lieux de culte, mais également un espace de dialogue culturel et de renouveau des valeurs fondatrices de la civilisation Marocaine ».
(Extrait du message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI)
« En tant que Président exécutif de la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain et du Musée du Judaïsme marocain à Casablanca, j’ai pris le relais avec humilité pour parachever l’œuvre gigantesque de Simon Lévy. Les Marocains, toutes confessions confondues, peuvent être fiers de ce patrimoine national et reconnaissants à cet homme de convictions qui a toujours milité pour la pluralité dans notre pays. Qu’il reste éternellement dans nos pensées »,
(Extrait de l’allocution de M. Jacques Tolédano, Président Exécutif de la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain et du Musée du Judaïsme Marocain à Casablanca).
Au fond de l’impasse Tissa…
La synagogue Slat Al Fassiyin est située au fond de l’impasse Tissa, ancien Derb Al Fassiyin qui dessert la rue Al Mariniyine : l’artère principale du quartier El Mellah. Elle est adossée à l’enceinte mérinide et occupe une de ses tours.
Fondée au XVIIème siècle, elle a été utilisée ultérieurement comme atelier de fabrication de tapis puis comme salle de sport. En dépit de ces différents usages et de son ancien état très dégradé, elle a conservé son aspect originel.
La restauration de la synagogue s’est faite dans le plus grand respect des techniques artisanales ancestrales fassies. Le plâtre sculpté, le zellige polychrome, le bois ajouré moucharabieh et le fer forgé confèrent à ce lieu de prière l’empreinte intemporelle de l’architecture marocaine traditionnelle.
Véritable mémoire du Maroc et de sa plus vieille ville impériale, la renaissance de Slat Al Fassiyin est aussi un témoignage et un hommage rendu à la culture plurielle du Maroc. C’est la preuve de l’héritage inestimable légué aux Marocains d’aujourd’hui et de demain par une coexistence millénaire, laquelle fut consacrée par la Constitution de 2011 qui reconnaît officiellement « l’apport hébraïque » parmi les nombreux affluents de l’identité Marocaine.
Source : - Fahd YATA - La Nouvelle T (LNT) - Le 15 février 2013
Lien => : [www.lnt.ma]
J'ai l'impression que même les Marocains font mieux en matière de politique et d'économie libérale qui est ouverte à tout le monde et à toutes structures culturelles, car les Marocains construisent l'avenir, et surtout en terme de relation vis-à-vis de ses minorités qui est à l'extrême opposé des dirigeants Algériens!
Marocains, je vous aime!
Merci pour votre accueil chaleureux et de votre sens d'exemplarité pour une Maroc plurielle et démocratique! Que D.ieu bénisse le Maroc!
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Re: Le Roi du Maroc à décidé de restaurer les synagogues et les écoles juives pour son patrimoine culturel juif marocain, mais quand est-il de l'Algérie? nouveau
Auteur: Benchema (149.126.103.84.rev.sfr.net)
Date: 31 March 2013, 06:46
Les photos...
Au fond de l'impasse Tasa
La Synagogue
A.Benkirane, J.Tolédano, S.Berduguo et Dr Guigui
Jean Lévy et le Président exécutif de la Fondation du Patrimoine Judéo-Marocain Jacques Tolédano
En hommage à feu Simon Lévy
La synagogue restaurée
Des documents anciens
Hommage à Simon Levy z"l
Commentaires
Bonsoir, la première photo qui est juste au dessous de titre de cet article, n'est pas celle de Slat el Fassyine.
Merci à vous
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