De la Fac des Lettres d’Oujda au SIEL, l’antisémitisme fleurit dans l’impunité !
L’antisémitisme, le racisme, l’incitation à la haine, la xénophobie sont inacceptables, ici et ailleurs, et les Marocains, généralement, sont connus pour leur tolérance et le respect qu’ils marquent envers les autres peuples, cultures et religions.
Cela est amplement attesté par la coexistence qui a caractérisé, des siècles durant, la majorité de la population musulmane et la communauté juive locale, une situation tout à fait exemplaire et originale, saluée urbi et orbi.
Tout récemment encore, en février 2013, lors de l’inauguration de la réhabilitation de le synagogue Slat Al Fassiyine à Fès, datant du 17è siècle, M. Abdelilah Benkirane, chef du Gouvernement, lisait une lettre royale adressée à la communauté juive nationale.
Dans ce message, le Roi Mohammed VI, commandeur des Croyants, rappelait que la présence juive au Maroc avait plus de 2000 années d’existence, réaffirmait sa sollicitude envers ses sujets de confession juive, mais aussi son rôle de protecteur et de garant de la parfaite coexistence entre les diverses confessions qui s’expriment dans notre pays où l’Islam est religion d’Etat, pratiquée par l’écrasante majorité du peuple marocain.
Comment dans ces conditions accepter, tolérer ou laisser s’exprimer des opinions et des vues objectivement antisémites, racistes et haineuses, professées de surcroît dans une enceinte universitaire ou complaisamment exposées lors du récent Salon du Livre (SIEL) à Casablanca ?
Ainsi, à la Faculté des Lettres et des Sciences Sociales d’Oujda, un enseignant a posé, lors d’un récent examen écrit, deux questions à ses étudiants, lesquelles questions mériteraient, outre des sanctions disciplinaires des plus sévères, des poursuites en justice pour incitation à la haine et antisémitisme.
En voici l’intitulé exact et la traduction en français, opérée par nos soins :
Answer each one of the two questions given below using correct English :
Répondre aux deux questions suivantes en utilisant un Anglais correct :
1) «How does the history of Jews prove their hatred towards other people ?»
Comment l’histoire des Juifs démontre-t-elle leur haine envers les autres peuples ?
Comment justifieriez-vous le fait que l’immoralité et la mauvaise conduite dans le Judaïsme sont essentiellement dues à un vide spirituel ? Utilisez des faits historiques pour illustrer votre réponse.
Une telle démarche, sous couvert de l’Alma Mater, initiée par un professeur de l’enseignement supérieur est proprement scandaleuse et intolérable. Rien n’explique ou ne justifie que de tels sujets soient ainsi soumis à dissertation dans le cadre d’enceintes où le Droit, le respect des valeurs universelles et des principes exposés dans la Charte des Doits de l’Homme de l’ONU, ratifiée par le Royaume du Maroc, mais aussi la législation nationale qui interdit et sanctionne l’incitation à la haine et le racisme soient ainsi ouvertement et impunément bafoués, violés, sous couvert d’une démarche pseudo-pédagogique.
Cette sale affaire est à rapprocher du scandale né de la présence dans plusieurs stands au SIEL, en mars- avril dernier à Casablanca, d’ouvrages ouvertement négationnistes et antisémites, alors que ce salon se tenait sous l’égide et la responsabilité du Ministère de la Culture, que dirige un ministre PPS, M. Amine Sbihi.
La présence de cette odieuse littérature, introduite par des maisons d’édition principalement égyptiennes, moyen-orientales ou du Golfe, a suscité un certain émoi dans la presse étrangère comme l’exprime un article paru dans Le Monde du 5 juin 2013 dont voici quelques extraits :
« La culture des images et l’image de la culture » : c’était le thème du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca, qui a eu lieu du 29 mars au 7 avril. Autant le dire, elle a une drôle de tête, la culture, vue à travers les ouvrages présentés par des éditeurs venus des principaux pays du monde arabe. Cent-cinquante stands marocains, 30 libanais, 20 syriens, 10 égyptiens, 5 saoudiens, 2 palestiniens et 1 libyen ont proposé de saines et abondantes lectures, que l’on pourrait classer en trois catégories : livres défendant les thèses complotistes les plus débiles (tout est la faute du sionisme, de l’américano-sionisme, du complot judéo-maçonnique ou judéo-américano-maçonnique, etc.), ouvrages classiquement antisémites et négationnistes, « travaux » réhabilitant Adolf Hitler.
Personnellement, j’ai un faible pour La Malice des juifs, de Saïd Muhammad Sayd Al-Sanari et Les Règles des rabbins de Lucifer, de Majdi Kamel. Ça nous change un peu des éternels Protocoles des Sages de Sion et des titres du genre Le Grand Complot, d’Hasan Latsh, dont la couverture affiche une étoile de David sur une carte de l’Afghanistan. Sans parler des ouvrages savants comme Les Judéo-francs-maçons dans les révolutions et les constitutions, chez Madbuli Press, et L’Autre Visage de Hitler, tout cela côtoyant les classiques indispensables comme Mein Kampf.».
Cette dérive antisémite qui s’exprime à la fois dans une littérature complaisamment exposée au public national et dans un cadre universitaire marocain devra cesser au plus tôt, car elle nuit profondément à l’image du Maroc, à sa traditionnelle tolérance. Contraire à la réalité qui prévaut chez nous, elle s’inscrit ouvertement en totale opposition avec les positions et les engagements pris au plus haut niveau de l’Etat.
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A tous ces titres donc, elle doit être bannie, et au plus vite !
Fahd YATA
Commentaires
Feedbacks sur l’Antisémitisme à Oujda
Les propos "antisémites" d'un professeur à l'université d’Oujda au Maroc épouse du membre du bureau politique du PJD, Abdelaziz Aftati, professeur ont provoqué une polémique et ont interpellé le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Interrogé par Le360, le président du Conseil, Driss El Yazami, fait le point. (Par Wadii Charrad et Abderrahim Ettahiry)
Prof SAYAGH Said
Feedback du Prof. Saïd Sayagh : « Je ne veux pas parler à cet individu «
Poète, romancier, calligraphe, historien, Saïd Sayagh est également agrégé d’arabe et enseigne cette discipline à Montpellier. Il est membre co-fondateur et conseiller scientifique des Permanences du Judaïsme Marocain et de Zohar.
Auteur de : « L'autre Juive : L'histoire de Zoulikha » & "Et à l'eau tu retourneras "
http://www.amourier.com/les-collections/fonds-proses/551-et-a-l-eau-tu-r...
J’aurais voulu m’adresser directement à cette « enseignante », pour lui
J’aurais voulu m’adresser directement à cette « enseignante », pour lui rappeler ses devoirs de pédagogue, mais je ne le ferai pas. Je ne la connais pas et il n’est pas digne d’enseigner ni d’échanger avec des enseignants conscients et respectueux de leur mission.
D’abord, propager l’antisémitisme est un acte criminel, puni par la Loi, par toutes les lois des états signataires de la charte des Nations Unies ; mais c’est le moindre de « l’enseignant » dont il est question. Il semble porteur d’une ignorance plus grave que celle qui sévissait dans la « Jahiliyya ».
Ignorance de la Loi que nul n’est sensé ignorer, et à fortiori, les transmetteurs du savoir.
Ignorance de l’Histoire du Maroc, dont les plus belles pages ont été écrites par ses Juifs Berbères, Andalous, ...
Ignorance de l’importance de la Raison et de l’usage du « °Aql », principalement dans la transmission des savoirs aux générations montantes.
Mépris, ensuite, de la Jeunesse marocaine et de ses aspirations légitimes à voir s’établir une société de Liberté et de Justice, une société de respect et d’ouverture.
Mépris de la spécificité culturelle du Maroc, spécificité basée sur une position géographique exceptionnelle qui en fait la croisée des présences la plus variées et les plus culturellement et résumé, humainement.
Mais par-dessus tout, lâcheté et faiblesse intellectuelles qui laisse la place à une pensée au rabais, entretenue sur les terrasses des cafés, les réunions de harangues bestiales dignes des souks en période de canicule.
Pensée nourrie par la haine et l’argent de rente facile.
Non, assurément, je ne veux pas parler à cet individu.
Feedback de Bloria Roizman-Lasry
Toronto Canada - Originaire de Marrakech
Bravo pour ce Feedback Mouna. On dit qu'une personne ne peut changer le Monde ou la bonne direction du Monde. Voici en tous cas une bonne personne de conscience, de justice et de paix pour tous.
J'espère que Mouna et ses collègues et amis continueront sur cette voix pour éduquer les jeunes qui ont droit de savoir l'histoire complète de leur pays et des peuples qui ont résidé au Maroc.
Feedback d’Albert-Avner Bohbot de Paris
Mona que dieu te bénisse
Ton message m'a arraché des larmes !!! Tu as le courage de dénoncer cette haine ignoble !!'
Merci de tout cœur !
Je suis marocain juif et fier de l'être !!!
Grâce à toi.
Albert Bohbot
APJM
Envoyé de mon iPhone=
Feedback de Mustapha JLOK (anthropologue-conservateur Rabat)
Sachez Arrik qu’il y a des initiatives et des gestes qui sont faits dans le sens de dénoncer de tels actes. J'ai passé 9 jours dans ce salon et j'ai vu de tels ouvrages. Il y a pire. La haine témoignée par les acheteurs est mille fois plus radicale que celle des auteurs de ces livres. Les vendeurs, ne connaissant rien à la réalité socioculturelle et à l'histoire du Maroc, croient pouvoir dans ce pays un lieu idéal pour cultiver des idées panarabistes et nasériennes d'antan. Sachez que l'ennemi numéro 1 de ces personnes est l'amazaghité et la judaité du Maroc.
J'ai discuté avec les vendeurs et qlqs acheteurs, je peux te dire que lire n'est pas suffisant pour sortir de l'analphabétisme ou fonder une société de savoir. Nous nous en sommes loin malheureusement. Le seul stand où la diversité, la tolérance et la liberté d'expression ont été présentes a été celui du CNDH.
Le citoyen digne de ce nom ne peut que dédaigner et condamner une telle politique culturelle de mépris et de la négation de l'autre.
Amitiés
Mustapha JLOK
Feedback d’Amina (Artiste Européenne d’origine marocaine)
J‘ai eu vent par les réseaux sociaux des actions antisémites de cette prof d‘Oujda. C‘est malheureux et crétin! 3000ans de vie juive au Maroc fait partie de l‘histoire du Maroc. Il ne faut pas imputer aux intellectuels marocains l‘immobilisme, non ! ils ont écrit des bouquins, ils sont allés les présenter dans les universités dans des cercles publiques, mais on les a muselé , et la plupart décède les uns après les autres dans l‘indifférence...á la place on a privilégié le PJD qui s‘est avéré incapable de gouverner, car le discours populiste et religieux ne suffit pas á gérer un état.
La typique mauvaise foi des temps de crise qui consiste à chercher un bouc émissaire pour cacher notre impuissance à régler nos problèmes mais de les faire endosser á quelque uns ou á une communauté ou à l‘étranger. Ce phénomène de montée des nationalismes extrêmes et des groupes intégristes n‘est pas spécifique au Maroc, on le voit partout aujourd‘hui que ce soit en Egypte, en Tunisie, en Norvège, en Grèce, en France, en Suède, en Allemagne, etc... On n‘en est pas á l‘antisémitisme seulement, il suffit d‘être Juif, Chrétien, Musulman, Protestant, Africain noir et se trouver au mauvais endroit dans l‘oeil du cyclone de la xénophobie. Ce phénomène qui apparait lors les crises ne date pas d‘aujourd‘hui, il a tendance à se répéter, car les humains sont amnésiques dans le confort mais ils perdent la raison lorsqu‘ils se sentent dans l‘insécurité jusqu‘à devenir cruels. Les dangereux discours populistes identitaires sont en train de transformer la place publique en plateforme de règlement de compte de toutes les frustrations et tout azimut. Sans omettre, que la chasse aux sorcières engrangée menacent aussi les grandes fortunes. Nadie esta a salvo.. personne n‘est en sécurité.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là avec tous les moyens d‘informations et outils de culture à notre disposition ? Quel est le dysfonctionnement ? Qu‘est-ce qui ne va pas ? Il me semble judicieux de se poser cette question pour y remédier.
“Le vieux monde se meurt et le nouveau monde tarde á apparaitre, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres“ Antonio Gramsci.
En effet, rien ne justifie l‘apologie du Nazisme ni l‘horreur du génocide que les Nazis ont commis. Il faut se mettre á la place des autres pour comprendre leur souffrance, car personne n‘aimerait souffrir une horreur pareille. La Bible, les Prophètes ont parlé d‘une seule voie en disant : “Ne fais pas subir á ton frère ce que tu n‘aimerais pas que l‘on te fasse subir “. Si simplement, nous appliquions cette phrase et bien le monde s‘en porterait mieux.
Comme toi je suis déçue de ce Maroc qui chemine vers l‘intolérance, pas plus tard que le 16 avril 2013, le conseil des oulémas a décrété la peine de mort pour apostasie ou pour les Marocains qui décident de choisir une autre religion que l‘Islam. Ce conseil des Oulémas n‘est pas une fatwa dictée par quelques fous isolés mais bien par une institution d‘état : le ministère du culte...Voilà où nous en sommes avec le printemps Arabe. Merci Mister Bush, il a inventé et réussi sa croisade ! Voilà le clan du bien contre le clan du mal; les extrêmes se répondent dans l‘horreur.
Cette exposition de haine au salon du livre ressemble à de la propagande, maladroite certes et ce n‘est peut-être pas le mot juste. Mais il n‘y a pas de fumée sans feu, le coeur de la problématique est évident...Voilà 65 ans que l‘Etat d‘Israël existe et le problème n‘est pas réglé, dur dur est le partage, les plaies n‘en finissent pas ni ne guérissent, la tragédie continue et personne ne vit en paix ni Israéliens ni Palestiniens, jusqu‘où ? Cette guerre d‘usure aura certainement une issue mais pas la plus belle !
La terre appartient à tous et à personne, car nous ne sommes que de passage en ce monde et tout être qui nait sur cette terre a le droit d‘y vivre dignement. Nous cherchons tous la sécurité pour notre famille c‘est pourquoi nous travaillons dur pour nous payer un lopin de terre ou un toit afin d‘assurer la sécurité à nos enfants et descendants, car la société est cruelle avec les plus faibles et les pauvres. Les animaux se constituent en clan et créent leur territoire selon la loi du plus fort et la défendent férocement si besoin est. Mais nous ne sommes pas des animaux, nous avons inventé des lois avec droits et devoirs, la raison nous y a porté pour vivre en bon équilibre et en bonne intelligence dans la mesure du possible, et non dans la jungle. Après une diaspora de 2000 ans, je comprends que le peuple juif soit fatigué de vivre chez les autres, souffrant l‘instabilité et la peur permanente d‘être chassé, persécuté, stigmatisé, etc...Je comprends qu‘il réclame sa terre. Tout migrant vit cela dans sa chair, car la patrie où il est né ne lui permet pas parfois de vivre dignement. Il cherche donc la terre où il peut réaliser ce droit le plus fondamental mais qui tient parfois de la gageure. Bien que les arguments des uns et des autres soit fondé sur le droit à la terre, ce qui me gêne dans cette histoire c‘est l‘injustice. Autrement dit, un bien acquis à la sueur de son front est un bien légitime et un droit. Si cette terre a été volée ou perdue, dans ce cas la justice devrait trancher pour réparer le mal qui a été fait. Mais, aucune loi au monde ne justifie de chasser quelqu‘un de sa maison ou de son champ pour se l‘approprier, ça s‘appelle une invasion et dans ce cas, il faut s‘attendre, tôt ou tard, à la loi du boomerang.
Je n‘ai pas de solutions á apporter que celle du coeur pour dire que la violence ne règle rien du tout et lorsqu‘on n‘arrive plus à dialoguer, il faut soit le conseil d‘un sage ou soi-même prendre un peu de recul et se faire une raison de partager... Les êtres qui ont souffert sont à même de comprendre qu‘il ne faut pas perpétuer la souffrance ni pour soi ni pour les autres. Et je répète cette phrase qui pourrait changer le monde: Ne fait pas subir à ton frère ce que tu n‘aimerais pas qu‘il te fasse subir.
Cher Arrik, la politique n‘est pas mon fort, je cherche á voir les choses d‘une perspective humaine et si je me trompe le débat est ouvert...
Ma vie de nomade et de migrante m‘a appris une chose bien pratique: les terres se vendent et s‘achètent et si tu ne peux pas, alors tu vis de locations, c‘est tout.
Feedback de Moha Oustouh, Ingénieur agronome, Maroc, délégué marocain à l’APJM et Zohar
Triste constat! La littérature des vaincus sur tous les plans: intellectuel, spirituel, idéologique etc...
Les derniers nostalgiques d'une idéologie désenchantée, le panarabisme. De toute façon ce salon est un échec.
L'arabisation de l'enseignement au Maroc a généré l'intégrisme religieux et a fermé les horizons de la pensée critique et de la pensée des lumières.
Le livre amazigh (Berbère) a été marginalisé dans ce salon parce qu'il dérange la politique des responsables de ce salon qui n'a aucun écho sur la culture des marocains.
Heureusement ce courant s'amenuise et avec le temps il déposera ses dernières armes.
Moha Oustouh Ingénieur agronome (Maroc) Délégué APJM au Maroc
Feedback du Prof. Saïd Sayagh : « Je ne veux pas parler à cet individu «
Poète, romancier, calligraphe, historien, Saïd Sayagh est également agrégé d’arabe et enseigne cette discipline à Montpellier. Il est membre co-fondateur et conseiller scientifique des Permanences du Judaïsme Marocain et de Zohar.
Auteur de : « L'autre Juive : L'histoire de Zoulikha » & "Et à l'eau tu retourneras "
http://www.amourier.com/les-collections/fonds-proses/551-et-a-l-eau-tu-r...
J’aurais voulu m’adresser directement à cette « enseignante », pour lui
J’aurais voulu m’adresser directement à cette « enseignante », pour lui rappeler ses devoirs de pédagogue, mais je ne le ferai pas. Je ne la connais pas et il n’est pas digne d’enseigner ni d’échanger avec des enseignants conscients et respectueux de leur mission.
D’abord, propager l’antisémitisme est un acte criminel, puni par la Loi, par toutes les lois des états signataires de la charte des Nations Unies ; mais c’est le moindre de « l’enseignant » dont il est question. Il semble porteur d’une ignorance plus grave que celle qui sévissait dans la « Jahiliyya ».
Ignorance de la Loi que nul n’est sensé ignorer, et à fortiori, les transmetteurs du savoir.
Ignorance de l’Histoire du Maroc, dont les plus belles pages ont été écrites par ses Juifs Berbères, Andalous, ...
Ignorance de l’importance de la Raison et de l’usage du « °Aql », principalement dans la transmission des savoirs aux générations montantes.
Mépris, ensuite, de la Jeunesse marocaine et de ses aspirations légitimes à voir s’établir une société de Liberté et de Justice, une société de respect et d’ouverture.
Mépris de la spécificité culturelle du Maroc, spécificité basée sur une position géographique exceptionnelle qui en fait la croisée des présences la plus variées et les plus culturellement et résumé, humainement.
Mais par-dessus tout, lâcheté et faiblesse intellectuelles qui laisse la place à une pensée au rabais, entretenue sur les terrasses des cafés, les réunions de harangues bestiales dignes des souks en période de canicule.
Pensée nourrie par la haine et l’argent de rente facile.
Non, assurément, je ne veux pas parler à cet individu.
Feedback de Mustapha JLOK (anthropologue-conservateur Rabat)
Sachez Arrik qu’il y a des initiatives et des gestes qui sont faits dans le sens de dénoncer de tels actes. J'ai passé 9 jours dans ce salon et j'ai vu de tels ouvrages. Il y a pire. La haine témoignée par les acheteurs est mille fois plus radicale que celle des auteurs de ces livres. Les vendeurs, ne connaissant rien à la réalité socioculturelle et à l'histoire du Maroc, croient pouvoir dans ce pays un lieu idéal pour cultiver des idées panarabistes et nasériennes d'antan. Sachez que l'ennemi numéro 1 de ces personnes est l'amazaghité et la judaité du Maroc.
J'ai discuté avec les vendeurs et qlqs acheteurs, je peux te dire que lire n'est pas suffisant pour sortir de l'analphabétisme ou fonder une société de savoir. Nous nous en sommes loin malheureusement. Le seul stand où la diversité, la tolérance et la liberté d'expression ont été présentes a été celui du CNDH.
Le citoyen digne de ce nom ne peut que dédaigner et condamner une telle politique culturelle de mépris et de la négation de l'autre.
Amitiés
Mustapha JLOK
Feedback d’Amina (Artiste chanteuse Européenne d’origine marocaine)
J‘ai eu vent par les réseaux sociaux des actions antisémites de cette prof d‘Oujda. C‘est malheureux et crétin! 3000ans de vie juive au Maroc fait partie de l‘histoire du Maroc. Il ne faut pas imputer aux intellectuels marocains l‘immobilisme, non ! ils ont écrit des bouquins, ils sont allés les présenter dans les universités dans des cercles publiques, mais on les a muselé , et la plupart décède les uns après les autres dans l‘indifférence...á la place on a privilégié le PJD qui s‘est avéré incapable de gouverner, car le discours populiste et religieux ne suffit pas á gérer un état.
La typique mauvaise foi des temps de crise qui consiste à chercher un bouc émissaire pour cacher notre impuissance à régler nos problèmes mais de les faire endosser á quelque uns ou á une communauté ou à l‘étranger. Ce phénomène de montée des nationalismes extrêmes et des groupes intégristes n‘est pas spécifique au Maroc, on le voit partout aujourd‘hui que ce soit en Egypte, en Tunisie, en Norvège, en Grèce, en France, en Suède, en Allemagne, etc... On n‘en est pas á l‘antisémitisme seulement, il suffit d‘être Juif, Chrétien, Musulman, Protestant, Africain noir et se trouver au mauvais endroit dans l‘oeil du cyclone de la xénophobie. Ce phénomène qui apparait lors les crises ne date pas d‘aujourd‘hui, il a tendance à se répéter, car les humains sont amnésiques dans le confort mais ils perdent la raison lorsqu‘ils se sentent dans l‘insécurité jusqu‘à devenir cruels. Les dangereux discours populistes identitaires sont en train de transformer la place publique en plateforme de règlement de compte de toutes les frustrations et tout azimut. Sans omettre, que la chasse aux sorcières engrangée menacent aussi les grandes fortunes. Nadie esta a salvo.. personne n‘est en sécurité.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là avec tous les moyens d‘informations et outils de culture à notre disposition ? Quel est le dysfonctionnement ? Qu‘est-ce qui ne va pas ? Il me semble judicieux de se poser cette question pour y remédier.
“Le vieux monde se meurt et le nouveau monde tarde á apparaitre, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres“ Antonio Gramsci.
En effet, rien ne justifie l‘apologie du Nazisme ni l‘horreur du génocide que les Nazis ont commis. Il faut se mettre á la place des autres pour comprendre leur souffrance, car personne n‘aimerait souffrir une horreur pareille. La Bible, les Prophètes ont parlé d‘une seule voie en disant : “Ne fais pas subir á ton frère ce que tu n‘aimerais pas que l‘on te fasse subir “. Si simplement, nous appliquions cette phrase et bien le monde s‘en porterait mieux.
Antisémitisme à Oujda, El Yazami s’indigne
Les propos "antisémites" d'un professeur à l'université d’Oujda au Maroc ont provoqué une polémique et ont interpellé le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Interrogé par Le360, le président du Conseil, Driss El Yazami, fait le point. (Par Wadii Charrad et Abderrahim Ettahiry)
Ecouter cette vidéo, El Yazami tient des propos justes et apaisants, mais
http://le360.ma/fr/soci%C3%A9t%C3%A9/antis%C3%A9mitisme-%C3%A0-oujda-el-...
Par Le360 le 23/06/2013 à 14h47 (mise à jour le 23/06/2013 à 20h06)
http://www.lemag.ma/forum/Antisemitisme-a-Oujda_m177262.html?start=0#mes...
Feedback du Dr. Arrik Delouya (Paris)
Il est choquant, aberrant et sidérant que sur les 33 millions d’habitants dans Le Royaume chérifien du Maroc / al-Maghrib on ne compte que sur les bouts du doigt les marocains capables de vous expliquer la présence 3 fois millénaires des juifs dans ce pays.
Comment ignorer ou occulter ce pan d’histoire que les historiens marocains ont volontairement gommé en refusant de l’inculquer aux millions de jeunes dont la soif d’apprendre est imminente.
C’est bien l’absence de cette histoire dans les annales scolaires qui génère ce nouvel antisémitisme à outrance chaque jour.
Les bases de cette anomalie irréelle vont nous confronter chaque jour qui passe à des conflits entre personnes et même de mêmes universités, transposant le conflit Israélo-palestinien jusque dans les villages du Sahara grâce aux nouveaux medias du câble.
Et chaque qui passe, on amalgame la nouvelle islamisation en Egypte ou en Tunisie inhérente au Printemps Arabe aux structures du Maroc. Le PJD marocain qui se dit éloigné de cette nouvelle méthode absurde de « superposition » devrait imposer avec force et vigueur cet enseignement dans les établissements scolaires en décrétant hic & nunc que cette histoire soit inscrite à tous les programmes éducationnels.
Malheureusement, l’actuelle présence de 2000 juifs au Maroc est accaparée par tout ce qu’elle subit et par sa « disgrâce sociale », ce qui l’éloigne de ce fléau à combattre vaille que vaille dès ce jour.
Ne serait-il pas plus rentable aux politiques marocains de passer leurs journées à moins pérorer en speechs d’inauguration de restauration de synagogues alors que ces Messieurs du PJD assis confortablement dans leurs fonctions et tenant en mains les pouvoirs de faire la pluie et le beau temps devraient plutôt prendre conscience de ce qu’ils sont alors qu’ils le savent pas, de leur descendance et surtout de ce qui a cimenté leur histoire.
Arrêtons donc les discours élogieux uniquement utiles pour les étrangers qui investissent au Maroc dans le patrimoine juif marocain et donnons la préférence cette reconnaissance légitime et urgente de cette présence juive au Maroc. Qu’elle soit enfin inscrite dans la nouvelle Constitution marocaine ne suffit pas. Que le Roi du Maroc investisse de ses deniers personnels des dizaines de millions d’Euros pour assurer la permanence du patrimoine juif au Maroc ne suffit pas non plus. Le peuple doit être impliqué dans sa totalité. Cette reconnaissance réclamée ne doit pas se focaliser dans la tête du siège élitaire marocain. C’est l’affaire de tous !
Le réveil des intellectuels musulmans du Maroc et notamment celui des marocains d'obédience arabe et berbère est très lent et les résultats obtenus de leur mobilisation en vue de mettre un terme définitif à ce genre d’ »agitation » dangereuse et à sa nouvelle escalade antisémite sont aussi rares qu’un tapis de mesquinerie. Nous restons au Maroc dans les non-dits mais jamais personne n’ose en parler à haute voix. A quand cette grande et géante manifestation attendue dans les rue de Marrakech, de rabat et de Casablanca redonnant à César ce qui appartient à César en reconnaissant la place du judaïsme marocain dans ce beau pays ?
Il est donc urgent de décrier ce nouvel antisémitisme et son cortège de propos haineux pour faire place à cette histoire plurielle entre juifs et musulmans. Voilà ce qui inaugurera le déclenchement d’un véritable processus de cohabitation et de coexistence pacifique voire de début de paix.
Enfin, prenant l’exemple sur un million de nos frères juifs d’origine marocaine vivant en Israël qui continuent de chanter et d’écrire ces milliers de pages de notre histoire commune, il sera plus utile pour les populations du Maroc de tirer des leçons souhaitées et souhaitables pour reconstruire un avenir plus heureux à partager dans la compréhension et la fraternité.
Dr Arrik Delouya
Sociologue chercheur
Native de Marrakech, coach universitaire de plusieurs marocains arabes et berbères
Président & Fondateur des Permanences du Judaïsme Marocain / APJM - Paris
Fondateur de l'Association Israélienne pour la Préservation, la Diffusion & le Rayonnement du Judaïsme Marocain / Zohar - Tel-Aviv
E-mail: a.delouya@orange.fr
Feedaback de Mouna Izddine
Inadmissible. Je n'ai pas d'autre mot pour qualifier l'attitude exécrable de ce professeur indigne d'un si noble titre.
Il est choquant de voir qu'en 2013, un homme qui se prétend universitaire et pédagogue puisse tenir des propos pareils instillant l'antisémitisme le plus primaire et le plus vil dans l'esprit de jeunes étudiants marocains en formation.
Les Juifs sont marocains depuis plus de 3000 ans, le judaïsme a fait son entrée au Maroc avant l'Islam, ramené dans les tribus berbères par les "Chlouhim" (missionnaires) depuis la terre sainte de Jérusalem. A ces « Megourachim » (juifs autochtones) sont venus se joindre dès le 15ème siècle les « Tochavim » (juifs sépharades) expulsés d'Espagne par les rois catholiques.
Ensemble, en dehors de rares épisodes de tension, ces deux communautés ont coexisté en symbiose aux côtés des populations musulmanes, partageant leur quotidien, leur littérature, leur musique, leur cuisine, leur culture, leurs joies, leurs causes et leurs peines. Malheureusement, les soubresauts de l'histoire ont réduit à peau de chagrin cette communauté autrefois riche de près de 300 000 âmes dans les années 1940. Aujourd'hui, il ne reste plus que 2000 israélites au Maroc, mais plus d'un million d'ambassadeurs du judaïsme marocain dans le monde.
Et si chacun de nous, Marocains en 2013, venait à établir son arbre généalogique, on se rendrait compte que nous avons tous, ou presque, des ancêtres et des racines juives. Cette judéité millénaire, ce pluralisme identitaire, fait notre force et notre fierté. Tant que nous, Marocains juifs, musulmans, amazighs, andalous, arabes, sahraouis, porteront haut l'étendard de ce Maroc riche de sa diversité, nous nous battrons contre les instigateurs de ces pensées excluantes et haineuses. L'antisémitisme est un crime qui doit être puni par la loi, au même titre que le déni de l'histoire juive du Maroc, reconnue dans la Constitution plébiscitée par les Marocains en juillet 2011.
Or, dans notre combat contre cet obscurantisme, nous avons besoin du soutien des plus hautes autorités de l'Etat et du gouvernement. Ceux-ci ont la responsabilité d'enseigner aux générations montantes l'histoire entière de leur pays, avec ses composantes musulmanes, arabes, mais aussi amazighe et hébraïque. Nous avons l'obligation de leur transmettre cette Mémoire et de leur expliquer, le plus objectivement possible, les raisons de l'exode massif des Juifs du Maroc et comment ces derniers continuent, eux, à préserver et perpétuer le Maroc qui est en eux, qu'ils soient à Paris, Montréal, Miami, LA ou Jérusalem.
Sans cela, n'importe quel idéologie fascisante continuera à venir embrigader nos enfants, à leur enseigner la haine et le rejet de l'Autre, du Juif, au lieu de les éclairer sur le chemin de la Paix...
Mouna Izddine
Journaliste & Rédactrice en chef à Casablanca
E-Mail: mouna.izd@gmail.com
Le réveil des intellectuels musulmans du Maroc et notamment celui des marocains d'obédience berbère est très lent et les résultats obtenus de leur mobilisation en vue de mettre un terme définitif à ce genre d’ »agitation » dangereuse et à son escalade sont aussi rares qu’un tapis de mesquinerie. Nous restons au Maroc dans les non-dits mais jamais personne n’ose en parler à haute voix.
Merci mon ami Moha d’avoir pris la liberté de t’exprimer sur ce sujet cruel et cuisant, d’avoir donné ton avis.
Mon vœu le plus pieux que d’autres centaines puis des milliers de voix s’élèvent encore pour défendre les juifs et surtout ceux qui ont bâti le Maroc qu’on a toujours dit « pluriel ».
Le jour où tous les intellos musulmans marocains de France et du Maroc seront dans la Rue pour décrier cette situation alors ce sera le déclenchement d’un véritable processus de cohabitation et de coexistence pacifique voire de début de paix.
Enfin, si autant de marocains au Maroc pouvaient s’identifier aux Israéliens en général et à ceux d’origine marocaine que les marocains d’origine vivant en Israël aimant le Maroc alors le « conflit » serait réglé de moitié.
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