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Les artistes arabes sous le feu des projecteurs

Les artistes arabes sous le feu des projecteurs

 

 

 

 

 

 

«La visibilité des artistes du monde arabe » compte parmi les conférences phares organisées dans le cadre de Marrakech Art Fair. Commissaires, galeristes, artistes et spécialistes de l'art se sont réunis samedi dernier pour prolonger la réflexion autour de l'émergence d'une création esthétique régionale et de la politique artistique adoptée pour sa diffusion.

Du Maroc à la Tunisie en passant par l'Irak, la Syrie et le Liban, la nouvelle génération de plasticiens accède désormais à une renommée internationale, contrairement à ses prédécesseurs. Mais pour Brahim Alaoui, curateur et commissaire de l'exposition « Images affranchies », on ne saurait parler d'artistes du monde arabe sans évoquer les spécificités locales et le contexte socio-culturel dans lesquels affleure une œuvre. Les scènes arabes sont contrastées et il faut prendre la mesure de toute cette diversité. « C'est à partir de la Biennale du Caire dans les années 80 que les scènes artistiques locales et régionales ont commencé à se faire jour et que les talents ont convergé», a-t-il expliqué en avant-propos. L'art contemporain arabe n'est pas né ex-nihilo. On ne peut le comprendre qu'à la faveur de courants artistiques tels que l'Ecole de Casablanca, l'Ecole du Cygne au Liban ou encore le courant surréaliste égyptien. Toutefois, jusqu'en 1990, le marché international restait sourd à cette mouvance artistique la jugeant peu digne d'intérêt et empreinte de mimétisme de courants européens. Or, insiste Brahim Alaoui, « ces artistes ont fondé une pensée esthétique qui a donné lieu aux pratiques artistiques des générations actuelles ».

Auparavant, quelques expositions internationales comme celles de l'Institut du Monde arabe en 87 ou plus tard, en 2001, leur ont été consacrées contribuant à donner un véritable coup de projecteur à ces artistes confinés pendant longtemps au plan régional. Plus récemment, le galeriste Hamza Serafi, galerie Athr, à Jeddah, a lui-même lancé une exposition concomitante à la Biennale de Venise afin de faire connaître les artistes de cette nouvelle scène plastique contemporaine moyen-orientale. Catherine Grenier, directrice adjointe du Centre Georges Pompidou à Paris, s'est employée à expliquer « la mise en place depuis 2 ans de la politique d'acquisition des œuvres d'artistes arabes, pour réévaluer cette scène plastique injustement ignorée et enrichir ainsi la collection internationale. «Les artistes arabes ne correspondaient pas aux standards de modernité tels que conçus dans les institutions artistiques françaises, a-t-elle argué. Aujourd'hui, il en va tout autrement dans la mesure où l'art arabe s'est enrichi de formes plurielles et hybrides ».

Aussi grâce à un programme de recherche plus élargi, en partenariat avec Art Holding Morocco, tout ce vaste chantier artistique est en cours de «relecture» et de «reconsidération». L'entrée de Mohammed Melehi, tout récemment, au Centre Georges Pompidou est une illustration de cette politique d'ouverture culturelle et artistique. « C'est cette ouverture qui contribuera à donner une visibilité internationale à la culture de ces artistes, à leurs racines, au monde dans lequel ils s'expriment, en raison du manque d'infrastructures muséales dans les pays d'origine de ces mêmes artistes », commente Lilias Bensalah, galeriste à Tunis.

Il faut néanmoins reconnaître, précise Hamza Serafi, que les scènes artistiques se déplacent et que le marché de l'art connaît une vivacité plus accrue dans les pays du Golfe et dans la région. Des espaces muséaux ainsi que des résidences d'artistes à Doha et à Abou Dhabi sont en passe de voir le jour. Ceci afin de répondre à une production artistique foisonnante et contribuer à diffuser, le plus largement, les créations existantes ou à venir, tout en reconstituant le travail d'archives et de mémoire autour des œuvres du début du 20e siècle.

La fondation Fourtou
La Fondation Fourtou soutient les artistes contemporains soucieux de mettre leur art au service du dialogue culturel franco-marocain comme en faveur d'actions humanitaires. Fondée en 2002 sous l'égide de l'Institut de France, la Fondation Janelly et Jean René Fourtou intervient au Maroc en milieu rural et urbain, notamment dans la région de Marrakech-Tensift-El Haouz. Elle soutient essentiellement des projets humanitaires et artistiques au Maroc, favorisant depuis 2007 les projets utilisant l'art comme outil pédagogique et de développement personnel pour les enfants et les jeunes en situation précaire.

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