Sandra Bessis
Née en Tunisie où elle passe une partie de son enfance, Sandra Bessis vit
successivement dans divers pays avant de s'installer à Paris, où elle habite
depuis l'âge de 18 ans. Parallèlement à ses études universitaires littéraires, elle
étudie la guitare classique et le chant.
Depuis la fin des années 80, elle explore le territoire des musiques séfarades, crée plusieurs spectacles en compagnie de musiciens d'horizons divers et participe à de nombreuses manifestations culturelles et festivals.
Considérée comme une des meilleures représentantes contemporaines de ce répertoire, elle est depuis lors régulièrement invitée dans de nombreuses villes françaises, ainsi qu'à l'étranger (Espagne, Italie, Grèce, Tunisie, Maroc, Suisse, Allemagne, Belgique, Croatie, Etats-Unis) et se produit régulièrement sur diverses scènes pour faire vivre ce répertoire.
Elle est également invitée à chanter dans des festivals de musique sacrée et participe à diverses créations en compagnie d'autres interprètes, représentant les traditions orientales juives et musulmanes, tant profanes que sacrées, ou sur le thème de la rencontre et du partage entre les diverses traditions musicales du bassin Méditerranéen.
Son premier CD, « d'une lointaine Espagne », paraît en 1992, sous le label ARB music. Avec le flûtiste John Mac Lean, avec qui elle s'est produite durant plusieurs années, elle se promène dans le répertoire des chants judéo-espagnols en laissant libre cours à la créativité et à la fantaisie, jouant sur les timbres et les instruments, de la flûte de berger au saxophone.
Son 4ème CD « Entre deux rives », sorti en octobre 2005, opère une sorte de « retour aux sources », croisant chants séfarades et autres chants de la Méditerranée, notamment arabo-andalous. Elle y est accompagnée par Anello Capuano, au ‘oud, au saz et aux percussions, et Rachid Brahim-Djelloul, au violon.
Ses spectacles sont une invitation au voyage dans l'univers musical judéo-espagnol, puisant aux sources de l'Andalousie médiévale, puis continuant de cheminer dans les Orients qui héritèrent de sa décomposition, tel qu'il résonne pour nous, ici et maintenant.
Parlant du répertoire judéo-espagnol, elle nous dit :
« Ces chants sont vivants, ils témoignent d'une histoire extraordinaire, longue de près de cinq siècles. Tout au long de cette traversée du temps et de l'espace, depuis l'Espagne médiévale, les voix des femmes et des hommes ont permis qu'ils se perpétuent, dénouant et renouant, recomposant, patiemment et infiniment, les fils de la mémoire et de la nostalgie.
Ces chants-là courent d'une rive à l'autre de la Méditerranée, mariant les sonorités de cet Orient si proche, où se sont croisés et succédés Grecs et Latins, juifs, chrétiens et musulmans, Arabes et Ottomans, et tous ceux qui sont passés par là.
Les chants séfarades croisent sur leur route la musique arabo-andalouse, les ballades et les danses des noces balkaniques, et se souviennent des temps de la Reconquête chrétienne en Espagne. Airs traditionnels, populaires ou savants, où le divin et l'humain se rejoignent...
C'est le dernier soupir du Maure, Boabdil contemplant une fois encore les murailles de l'Alhambra définitivement perdue, c'est le trésor des séfarades abandonnant la terre espagnole et trouvant refuge chez le Sultan, ce sont les poèmes élégiaques des musulmans d'Espagne et les odes à la Vierge de la Cour d'Alphonse le Sage...
Le choix des morceaux, l'association des uns avec les autres, âgés de plusieurs siècles ou compositions récentes, les arrangements et l'instrumentation, sont pour nous « l'air du temps » : les langues s'y côtoient, les rythmes, les émotions, les ambiances. C'est une façon de perpétuer à notre manière le fil de cette antique tradition. »
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