Re: Beni Mellal .......... 3

je constate qu'après exposition de ce que nous savons sur les faits ,sur la situation locale ainsi que les commentaires que l'on a pu trouver ici ou là , nous avons un accord sur le coup de folie, la divergence étant éventuellement sur le degré d'influences extérieures agressives contre les Roumis qui auraient pu l'inciter à passer à l'acte surtout lors de sa rencontre avec les européens ( combien de temps après? ) ,, il avait déjà tué une personne, il ne semble pas les avoir évités et les avoir abattus assez froidement et un peu sélectivement en tant qu' européens avec le fusil qu'il n'avait pas oublié de prendre .. .
il ne devait pas être trop conscient non plus de la valeur et du prix d'une vie humaine, reste à savoir la nature et la gravité de son désaccord initial et aussi son état mental habituel .

A près, il y a eu exploitation du fait :
-par les médias
- par les autorités policières
- par les politiques

Bléon et Suchet ont bien restitué le contexte dans lequel se sont effectués les actes d'El Hansali et nous donnent vraiment envie d'en connaître davantage sur ce "tueur" comme disaient les journaux de l'époque reflétant l'opinion scandalisée par de telles exactions contre des civils, sans doute convaincus du bienfait qu'allait apporter la construction d'un barrage. Mais que dirait-on en France si une puissance étrangère, protégée par son armée, venait ainsi maîtriser nos fleuves et nos ressources? Hélas, il est un peu tard pour découvrir l'existence de la lune et nous sommes bien obligés de constater que dans la plupart des guerres on a, effectivement, massacré de nombreux "civils innocents" et donc il reste à constater, encore une fois que cela nous plaise ou pas, que pour l'histoire officielle du Maroc, El Hansali est un héros qui donne son nom à de nombreuses rues du royaume. Va-t-on demander à l'Allemagne ou à l'Angleterre de choisir le nom de nos avenues et de nos places, va-t-on demander à ces pays d'établir le martyrologe de la France?

Zaouya Ahansal dont le fondateur Dadda Saïd Ahansal guidé par un chat noir parait-il depuis sa contrée dans le Souss jusqu'à cette vallée merveilleuse où le minou a senti les bons airs.
Si elle est devenue aujourd'hui le passage obligé des randonneurs, elle était autrefois, et elle est toujours comme toutes les Zaouyas d'ailleurs un centre religieux où les disciples n'ont comme occupation que la prière et l'apprentissage du Coran.
Dans la montagne; les nécessités du quotidien étant assurées par une collecte d'impôts agricoles auprès des populations sur lesquelles elle a son influence (huile, céréales, laine, amandes, etc...). Sa consœur du côté d'Azilal est Zaouya Tanaghmelt ou Zaouya Ennacirya ( en contrebas des cascades d'Ouzoud, dont le fondateur Naciri est originaire de Tamegrout au Sud de Zagora).
Les porteurs de patronymes de ces lieux se prennent pour des saints et se sentent dépositaires de la parole divine avec tout ce que cela implique jusqu'au Jihad qu'ils ne connaissent qu'au premier degré bien sûr. ( Pour les progressistes, le Jihad, c'est la lutte au quotidien, quand on va travailler dur pour subvenir aux besoins de sa famille, c'est du Jihad, quand on trime sur les bancs d'une fac ou d'un lycée pour décrocher un diplôme, c'est aussi le Jihad, quand on combat l'ignorance, c'est du Jihad aussi, quand on se remet en question c'est également un Jihad, contre soi même certes mais Jihad tout de même et c'est d'ailleurs un des plus difficiles à mener ).

Je pense que ses motivations sont plutôt à chercher sur ce terrain religieux et non politique.
Le sentiment peut être ou une rumeur infondée (comme on sait bien les gonfler dans le coin) que la retenue du barrage allait engloutir son lieu sacré Zaouya Ahansal et là plus rien ne peut retenir le bonhomme qui va choisir ses victimes parmi ceux qui sont à ses yeux responsables de cet état de fait qu'il assimile à une offense des valeurs qui sont les siennes où la religion est mêlée au sacré et au mysticisme.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/2012 12:09 par ogzilal.

Je suis assez d'accord avec les explications trés détaillées d'Ogzilal...

Dans le geste criminel et quelque part fou d'Ahansali/Hansali la référence au religieux,à Dieu...apparait dans les explications communiquées à l'époque...

L'hypothèse d'un passage à l'acte suite à une "rumeur infondée"(Ogzilal)...ou le fait qu'on lui ait "remonté le bourrichon"(Bleon)...sont des éléments complémentaires tout à fait crédibles surtout si l'assassin était un peu simple d'esprit et donc facilement influençable,manipulable...

C'est d'ailleurs ce qui a été écrit par Georges Andraud en 1958 dans un chapitre intitulé "Pentecôte sanglante"...il confirme le meurtre d'un moghazeni à qui il dérobe un mousqueton et une cartouchière...puis le massacre de 7 européens dans un endroit champêtre prés de Bin el Ouidane...et il précise:au cours de son interrogatoire le tueur avait déclaré qu'il lui avait été dit que "la guerre sainte était déclenchée"...

C'est vrai que c'est l'éclairage Ogzilal qui satisfait le plus à nos questionnements. Interrogations, à commencer par les familles des victimes, que d'autres que nous depuis 1951 n'ont pas dû manquer d'avoir. George Andraud que Cigalou nous cite a écrit sur le sujet. D'autres que lui ?

Maintenant, une foule de questions peuvent encore nous assaillir.
Puisque procès il y a eu, militaire soit-il, des procès verbaux ont été émis.
Va savoir si les minutes ont été conservées, où peuvent-elles être stockées, si elles n'ont pas été égarées, perdues définitivement ou détruites(volontairement à l'occasion)? Quel serait le moyen d'y avoir accès?
De nos jours on s'attendrait à y trouver le témoignage de ceux qui ont côtoyé El Hansali, car on ne vit pas seul dans une zaouïa.
En a-t-il été ainsi? On pourrait juger à notre tour de la qualité de la justice rendue, sans trop se faire d'illusions vu l'époque et son contexte.
Le comble serait qu'on y oppose encore le "secret défense".

Le numéro 200 de Telquel online nous donne justement son point de vue sur Al Ahansali dit Ahansali (phénomène de l'agglutination nous expliquent les grammairiens) et sur les autres "héros oubliés de la résistance" en nous rappelant au passage que dans ces luttes pour l'indépendance les victimes sont aussi des compatriotes des résistants.

Tasmit

Tu auras donc vu, que Mohamed Simha, lui non plus, n'a pas été oublié dans l'appellation des rues "résistantes"

l'éclairage d' Ogzilal est intéressant , un peu plus religieux que celui que nous avions avancé mais un peu du même ordre, compatible et même complémentaire .
Au pays des eaux jusque là indomptées des oueds El abid et ne l'oublions pas AHANSAL , le CHERGUI , vent qui rend un peu fou, a du souffler ce jour de mai et enflammer notre homme comme une trainée de poudre.

O n ne sait pas trop la nature et la cause de la querelle qui a entraîné la mort du militaire auxiliaire: un élément matériel ou financier ? le moghazni, il gardait quoi avec son flingue et les cartouches sur lui ? HANSALI aurait eu à se plaindre . ?

E n fait on ne sait pas grand chose de ce qu 'il aurait pu raconter après son arrestation et lors du procès pourtant il a bien du être travaillé sérieusement, il y a eu enquête forcément un peu partout . il n'en est quasiment rien ressorti ou il n'en reste rien à part quelques confidences données à la presse qui a brodé allégrement . Des archives pour le procès: possible: tribunal militaire: c'est pas à huis clos ? procés_ verbal d'interrogatoire ,je suis dubitatif !
IL a eu un "complice " ou un compagnon de cavale, il a été condamné à mort aussi , il me semble, on sait pas grand chose, sinon rien de lui .
j 'avais pensé à une cavale plus longue en temps et en distance: , il se serait plutôt dirigé vers la plaine que vers la montagne et ZAOUIA AHANSAL puisqu'il a été pris vers TAGHZIRT , voulait-il se réfugier dans les grottes de la région ?



Tasmit

Tu as tout à fait raison ,les Marocains choisissent les noms qu'ils veulent pour les écoles, les rues, les places;ils n'aimaient peut-être pas trop les places de FRANCE, ni la légende Lyautey en entier , ni les rues du nom de militaires français certes courageux, ils ont été obligés d'accepter , acceptons leurs choix, chez eux, même si on voit bien les arrières pensées porteuses politiquement .

ON aimerait mieux que les écoles portent des noms de poètes ou de savants, partout dans le monde mais il y
en avait et il y en a encore heureusement .

ci joint extraits d'un bouquin de Bertrand BELLAIGUE qui fut reporter
je ne sais pas trop quoi en penser, à part les quelques éléments qu'on connait le reste est invérifiable
Pièces jointes:

suite
Pièces jointes:

3
Pièces jointes:

4
Pièces jointes:

5
à priori ce récit présenté comme vécu me rend aussi dubitatif
Pièces jointes:

petit au dessus du AL de BENI MELLAL : zaouia ahensal, sans doute une fille de l'autre, très proche de TAGZIRT (ortho perso ) où notre homme a été trouvé, il a du chercher refuge dans ce coin qu'il connaissait .

pour le moghazni armé, je ne vois , à mon avis, pas d'autre endroit que la proximité d'un des chantiers de BIN / AFOURER, c'était très sensible en particulier les dépôts d'explosifs ( je n'ai pas dit qu'il cherchait des explosifs ! )
Pièces jointes:

Suchet

Voilà 2 fois que tu signales cette autre zaouïa Hansal cette fois-ci près de Taghzirt et commençant par H.
Tu crois qu'il pourrait être natif de celle-là et pas de l'autre?
Pièces jointes:

Ainsi naissent les héros et s'entretiennent les légendes... Il n'a volé qu'un fusil, pas de la dynamite, heureusement !/i]

-Surprise l'Economiste[mobile.leconomiste.com], suiviste, reprend en choeur les mêmes chansons piquées sur le Net. (Encore que, donner du Pascal à Boniface, souligne la pauvreté investigative des thuriféraires, et défausse du reste ...)

Pour en revenir au berger, l'avocat Abdelkader Benjelloun (PDI), n'aurait pas instrumentalisé le procès Hansali au profit de son parti ? On sait qu'à cette époqoe, il se fera une spécialité dans la défense des terroristes marocains. Pour mémoire, c'est également en ce début d'année et à cause de l'Istiqlal, que surgit la forte dissidence, entre Tami el Glaoui et le Sultan.

Question subsidiaire, où travaillait Hansali au barrage ? A-t-il tué le mokhazni à la distribution de la paye ou pas ?






Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/01/2012 08:35 par Maurine.

Juste une hypothèse qui me satisferait géographiquement et ne changerait rien au contexte " génétique " de l'homme, ni à une pression un peu religieuse des Saints hommes ; tous les Ahansal, Hansalis sont-ils nés dans la zaouia mère où se réclament -ils simplement comme des descendants et des porteurs de l'onction ? j e ne sais pas ce qu'en pense Ogzilal .

j 'ai relu PREFOL , il semble que dans la cuvette de BIN ,dans la plaine aussi ,ceux qui se sont occupés du recasement et du foncier,( on cite DUBARRY ) auraient eu plus de doigté que dans d'autres occasions mais qu'il y aurait eu des irréductibles, des roublards, des insatisfaits ... Dans ces cas là on aurait usé de manières plus autoritaires ; il y a eu aussi des corvées de réquisitionnés par les Caids pour aider au défrichement indispensable des jujubiers, les machines ne suffisant pas ! ( et sans doute pour d'autres travaux comme les routes)

les méthodes modernes projetées de culture enchantaient les européens ( et encore peut- être pas tous ) mais pas tellement les traditionalistes marocains ; en plus le TALLEC et autres ne devaient pas trop supporter la contradiction pouvant bloquer un chantier aussi considérable .
IL avait aussi des milliers d'ouvriers dont un certain nombre de berbères du coin difficiles à gérer, exploités peut- être par des petits chefs ou contremaitres profitant de la situation, le travail était dur et dangereux , peu en rapport avec leurs travaux habituels ! ( il ne semble pas qu' Hansali travaillait sur un chantier du barrage ou du tunnel cependant )

je suis presque persuadé qu'il y avait un vent de RESISTANCE dans le coin, comme partout la terre des ancêtres est un peu sacrée, les SAINTS HOMMES auraient bien pu pousser aussi un peu et le HANSALI emporté après un coup de sang serait passé à l'acte . .
Tout cela reprend la très bonne analyse d'AHROMED à qui je présente mes excuses pour écorcher son pseudo quand je ne l'ai pas devant les yeux .

Sur la page du lien de Maurine mobile.leconomiste.com, on peut lire la phrase ci-dessous concernant el Hansali, qui me laisse un peu rêveur quant à la qualité de ville de Zouia Ahensal. Le journaliste sait-il de quoi il parle?

Il aurait donc marché bien loin, fusil à la main, pour "terminer" son travail au dessus d'Afourer. Sa rage ne semble pas être tombée durant ce long parcours. Quant à partir travailler sur un chantier fusil en bandoulière après avoir déjà tué quelqu'un, peu probable.
La froide préméditation semble acquise.
Pièces jointes:

c'est vrai que la dame , charmante sur la photo, ne fait pas dans le plausible !!! elle aurait pu recopier correctement mais il a fallu qu'elle mette sa touche personnelle !

Sur TEL QUEL ? il m'a semblé voir aussi des erreurs manifestes

l'auteur du blog d 'un local de Taghzirt, on comprend bien que ce n'est pas un journaliste, même pour son opinion personnelle on a du mal à suivre !
Pièces jointes:

Toujours dans les approximations, quel était le prénom de cet Hansali, Ahmed ou Mohammed comme sur les boulevards ? Il y a tellement de coquilles autour de ce type, qu'il n'y a pas loin à soupçonner n'importe quoi sur n'importe qui.