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L’Homme virtuel contre la haine

L’Homme virtuel contre la haine(1ère de deux parties)(info # 012711/14)[Analyse]

 

Par Llewellyn Brown© MetulaNewsAgency

 

Une « civilisation de la haine » ?

 

Il y a peu de temps, nous avons critiqué des développements faits par deux psychanalystes qui, s’appuyant sur quelques passages de Jacques Lacan, se faisaient les relais de l’idéologie convenue concernant ce que l’on appelle le “racisme”.

 

Loin d’avoir fourni une réelle analyse conceptuelle des propos de Lacan, ces auteurs ont simplement utilisé des citations pour conforter des notions que l’on peut lire dans n’importe quel journal français. Bref, l’idéologie y avait remplacé la pensée.

 

Nous eûmes récemment la surprise de tomber sur un passage de Lacan traitant de la haine, et qui semble apporter un éclairage utile à l’obsession actuelle du racisme. Le texte mérite que nous le citions in extenso :

 

« Néanmoins, les sujets n’ont pas, de nos jours, à assumer le vécu de la haine dans ce qu’elle peut avoir de plus brûlant. Et pourquoi ? Parce que nous sommes déjà très suffisamment une civilisation de la haine. Le chemin de la course à la destruction n’est-il pas vraiment très bien frayé chez nous ? La haine s’habille dans notre discours commun de bien des prétextes, elle rencontre des rationalisations extraordinairement faciles. Peut-être est-ce cet état de floculation diffuse de la haine qui sature en nous l’appel à la destruction de l’être. Comme si l’objectivation de l’être humain dans notre civilisation correspondait exactement à ce qui, dans la structure de l’ego, est le pôle de la haine. »1

 

 

Antiracisme et le triomphe du “Bien”

 

Nos bien-pensants de gauche – ceux qui tiennent les rênes de la politique et des media – ne sauraient admettre une telle analyse. A leurs yeux, la haine n’habite rigoureusement que le peuple de “droite” : que celle-ci soit “extrême” ou non.

 

Plus largement, c’est l’homme occidental qui est coupable de la haine de l’Autre, pour avoir colonisé les pays étrangers et traité leurs peuples comme des êtres inférieurs. A présent, les haineux sont, selon eux, ceux qu’ils appelaient, autrefois, le “prolétariat” et qui, s’étant volatilisés sous les effets du capitalisme, portent désormais le nom de “beaufs”, d’individus “franchouillards”, qui n’acceptent pas l’immigration de peuplement qu’on leur impose. Bref, pour le vertueux “antiraciste”, la haine caractérise rigoureusement ceux qui tiennent à leur mode de vie occidental.

 

Encore, ces personnes font valoir que la civilisation a fait des progrès : après la Shoah, la société française a fait amende honorable, dénonçant les collaborateurs et respectant désormais le “devoir de mémoire”. La France combat le racisme ; seulement il faut éviter de retomber dans les travers du passé : on guettera désormais tout propos “nauséabond”, et tout rappel des “jours les plus sombres”. C’est dire qu’on estime avoir enfin identifié le mal ; le combat se fera dorénavant en fonction de modèles situés systématiquement dans le passé.

 

 

La persistance du sentiment anti-Juif

 

Or si l’on prend au sérieux les propos de Lacan, il faudrait bien reconnaître que la haine qui s’est déchaînée dans notre passé récent, et qui a donné lieu à la Shoah – avec la complicité de tous les pays occidentaux, y compris les États-Unis et l’Angleterre –, n’a pas pu se dissiper comme par magie, pour se loger sous la forme facilement identifiable des gens de l’“extrême droite”, et de la “droite”, qui, par atavisme, en subiraient la tentation permanente.

 

Une telle perception est passablement paradoxale : elle suppose, d’un côté, que la nation se serait transformée radicalement en une entité vertueuse qui reconnaît ses erreurs (le fameux “devoir de mémoire”) et, d’autre part, que le mal revêtirait systématiquement la même forme d’une époque à l’autre (“l’extrême droite”).

 

Cette vision figée fait abstraction d’autres facteurs dont la présence, pourtant, se fait massivement sentir : notamment, la composition même des populations habitant le territoire national. Pour être réaliste, il faudrait admettre que, au contraire, la nation ne change pas, eu égard à ses haines, puisque les Juifs demeurent la cible constante des attaques violentes (verbales et physiques), tandis que la forme adoptée par la haine sera, elle, dictée par des facteurs contingents.

 

Pour reprendre les mots de Lacan, loin d’avoir mis la barbarie derrière nous, nous serions demeurés une « civilisation de haine ». Pour avoir une quelconque réalité, cette nature haineuse ne saurait se limiter à un ennemi aisément identifiable – stigmatisé comme étant l’autre (autre que la “vertu”…) –, mais elle doit se loger là même d’où nous croyions l’avoir bannie : c’est-à-dire dans cette image où nous admirons notre belle identité d’“antiracistes”.

 

C’est dire, donc, que la haine en question – celle que l’on a déversée dans la Shoah, et dont on constate la poursuite à notre époque contemporaine – apparaît comme diffuse et, par conséquent, aisément méconnue.

 

Pourtant, elle éclate, de nos jours, dans les manifestations où l’on scande des slogans anti-Juifs ; dans les agressions antisémites (en augmentation, selon les statistiques récentes), qui vont jusqu’aux massacres (Toulouse, Bruxelles) et aux actes de barbarie (dont fut victime Ilan Halimi).

 

Et pourtant, on ne peut dire que nos dirigeants en prennent la mesure, qu’ils entreprennent de s’attaquer aux causes de cette violence pour en enrayer les effets. On répète ad nauseam les dénonciations du racisme anti-Arabe ou anti-Noir et de l’“islamophobie”, alors même que l’on serait en peine d’identifier des incidents ayant la moindre commune mesure avec ceux dont les Juifs sont régulièrement victimes. Ces derniers commencent à quitter la France, alors que leurs agresseurs s’y installent à demeure.

 

 

Une bonté illusoire

 

Ce que l’on propose comme idéologie “antiraciste” n’est manifestement rien d’autre qu’une pose gratuite que nos belles âmes se sentent libres d’adopter, mais seulement dans la mesure où la stabilité de leur existence est intégralement assurée par le Progrès.

 

Loin d’être conceptuelle, l’idéologie du Bien semblerait se confondre avec le triomphe et la domination incontestées des anciens soixante-huitards : à noter leur collusion avec la classe politique, elle-même bénéficiaire du capitalisme mondialisé. En effet, les opinions qui se veulent “antiracistes” sont professées unanimement par les membres des sphères politique et médiatique, qui se soutiennent mutuellement et qui déterminent – avec la notable exception d’Internet – l’information que l’on veut bien distiller au peuple : les élites s’estiment être seules en mesure de décider ce que l’on a le droit de penser.

 

Les bienpensants se considèrent délestés de tout ce qui pourrait faire entrave à une vision optimiste de la vie. Ils sont convaincus que le Progrès est en marche : la société devient de plus en plus tolérante, puisqu’on accepte “l’Autre”, qu’on ne réprouve plus l’incroyance, l’union libre, l’homosexualité, l’étranger. Toutes ces valeurs rétrogrades sont reléguées aux ténèbres du passé, attribuées aux traditions obscurantistes.

 

On ne peut cependant hisser haut la bannière de l’antiracisme, de l’amour entre les peuples, que pour autant que l’on s’estime à l’abri de tout risque. On peut tenir ces vues généreuses et d’une bienveillance absolue à l’égard de l’Humanité entière uniquement quand on jouit du confort, sans risquer de s’affronter à la bassesse humaine qui remettrait cette vision en cause.

 

Concrètement, ces bienpensants peuvent dénoncer le nationalisme parce qu’ils estiment n’avoir pas de patrie à défendre ; ils peuvent aimer “l’Autre” parce qu’ils vivent dans les quartiers de Paris où la racaille ne sévit pas. On voit ici à l’œuvre le même phénomène qui se produisait quand les Européens dénigraient tranquillement l’Amérique, tout en bénéficiant de la protection que celle-ci offrait contre la menace d’une agression de la part de l’URSS. Bref, les antiracistes, les gauchistes, manifestent la suffisance de l’enfant gâté.

 

Ce rêve dont les bienpensants se bercent est assurément conforté par la virtualisationproduite par la globalisation et la numérisation. Autrefois, on pouvait s’exalter à la pensée de l’idéal révolutionnaire, de la haine justifiée du Maître (comme chez Frantz Fanon), mais cette époque est révolue.

 

Aujourd’hui, la haine est proscrite, parce que notre vie se déroule dans un univers dématérialisé : la matière ne pèse plus, rien ne coûte des efforts. Dès lors, pour se ranger du côté du Bien, on n’a pas d’effort physique à produire : immobilisé devant un écran, il suffit de cliquer sur sa souris. Un monde illimité réconforte aujourd’hui les bien-pensants dans leur perception que l’humain n’a pas de consistance, que l’existence peut être intégralement ludique et festive.

 

Une exaltante irréalité imprègne cette manière de penser. L’antiraciste déclare que l’on n’a pas le droit de dire du mal de l’islam et des musulmans, sous prétexte que “tousles musulmans ne sont pas…”.

 

Un tel énoncé est peut-être vrai littéralement, mais il est sciemment destiné à induire en erreur, à faire illusion en occultant une vérité ; car un jugement n’est pas moins requis quand on constate que tous les djihadistes viennent de ce seul milieu culturel, que presque toutes les guerres de la planète, à l’heure actuelle, sont le produit d’une seule idéologie.

 

On nous assènera encore que le djihad n’est pas le “vrai” islam.Selon cette vision, le “vrai” islam serait comparable au “vrai” socialisme : on nous assure que celui-ci existe quelque part – mais où ? Dans les sphères célestes ? –, même si l’on n’a jamais su le réaliser sur Terre (URSS, Chine ou Viêt-Nam).

 

Le “vrai” islam n’existeraitni dans les textes, ni dans les pays occidentaux envahis par des populations mahométanes, ni au Moyen Orient mais, nous assure-t-on, il existe !

 

L’illusion de la “déconstruction”

 

Au fond, l’objectif visé par ces bienpensants est que le caractère problématique de l’existence soit dilué, noyé, dans une pseudo-complexité excluant toute possibilité de nommer ou de réaliser un acte décisif.

 

Cette orientation gouverne le courant universitaire appelé – depuis les élaborations de Jacques Derrida – la “déconstruction”. Cette école de pensée cherche à dénoncer diversement l’emprise du colonialisme (l’“eurocentrisme”) de la pensée conceptuelle (appelée “logocentrisme”), de la domination masculine et des stéréotypes sexuels.

 

Ces catégories de pensée, associées à la tradition occidentale, sont jugées nocives à l’égard de la réalité, dont on affirme l’infinie complexité. Ainsi, les théoriciens du “genre” dénoncent la répartition masculin/féminin comme étant abusivement simpliste, arguant que chacun peut “se sentir” comme étant quelque part entre ces deux identités.

 

Les rôles que l’on joue dans la société sont multiples, témoignant de la “diversité” humaine. De même, il serait faux de dire que l’islam possède telle ou telle caractéristique intrinsèque, parce que ce nom recouvre une pluralité de croyances et de pratiques, de sorte que l’on ne puisse jamais porter de jugement négatif sur lui.

 

Poursuivant dans ce sens, on fera valoir que la majorité des musulmans est “modérée”, et qu’il est parfaitement injuste d’établir un quelconque lien entre l’histoire de l’islam, ses textes “sacrés”, et la présence de la guerre sainte partout sur la surface de la Terre. En revanche, on a toujours le droit d’exprimer un avis positif à son égard, puisque tout ce qui est occidental est nécessairement tyrannique et oppressif et, par contraste, ce qui vient d’ailleurs témoigne obligatoirement de l’infinie et exaltante diversité dont “l’Autre” serait l’unique détenteur.

 

Ainsi donc, la “déconstruction” fustige tout ce qui se situe du côté de la norme – le masculin, l’européen –, au motif que ces valeurs seraient la source d’une pensée simpliste, et d’une politique d’oppression. Cependant, l’erreur, ici, consiste à croire qu’en dénonçant la supposée oppression, on a réussi à évacuer la norme. En réalité, c’est le contraire qui se produit : à la norme, on donne une extension maximale.

 

Pour les Progressistes, il ne saurait exister de perversion sexuelle, ni de transgression, puisque toute conduite doit être considérée comme normale, et on devrait pouvoir l’afficher en public sous l’égide d’une “gay pride”. Il faut qu’on donne un nom respectable à toute identité sexuelle : non seulement dira-t-on “Françaises et Français” – comme s’il s’agissait de deux peuples distincts –, mais on déclinera révérencieusement les identités lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles, et tout ce qui réclamera l’intégration au moyen d’une reconnaissance normée.

 

Dans un autre registre, on ne doit pas dire que les criminels sont des méchants, mais avouer qu’ils sont les victimes d’une société qui ne leur procure pas assez d’aide (financière, surtout). Les djihadistes – qui massacrent les autres afin d’imposer la religion mahométane à ceux qu’ils veulent bien laisser en vie – sont supposés être en révolte contre le “racisme” et la “stigmatisation” qu’ils auraient subis : on les jugera incapables de se conduire autrement.

 

On mesure l’extension illimitée donnée à la norme, conséquence de cette attitudeprésomptueuse et mégalomane : nos belles âmes imaginent que l’Occident est capable de tout absorber de l’immigration, et qu’il peut dissoudre tous les fanatismes issus des peuples accueillis.

 

Si des problèmes se présentent, on les imputera au “racisme”, qui serait l’apanage de l’homme Blanc. Il s’agit, ici, d’un avatar de l’attitude colonialiste : les “antiracistes” n’écoutent jamais leur fameux Autre. S’ils le faisaient, ils risqueraient de buter sur un phénomène radicalement inconciliable, la négation absolue de leur volonté d’une existence apaisée et sans heurts. Au fond, dans l’univers virtuel de “l’antiraciste”, la culture de l’immigré est totalement dénuée de toute épaisseur matérielle, charnelle, de tout ce qui serait réfractaire au compromis : en l’espèce, la pérennité du djihad.

 

 

Le retour en force de la haine

 

C’est ainsi que, pour reprendre les mots de Lacan, les « sujets n’ont pas, de nos jours, à assumer le vécu de la haine dans ce qu’elle peut avoir de plus brûlant ». Nos idéalistes bobos oublient complètement que la civilisation humaine ne suit pas une marche irrépressible vers le Progrès et vers une pacification généralisée, mais que, au contraire, elle trahit une constante qui est celle de la barbarie, et nécessite la guerre contre l’ennemi à l’extérieur et contre la criminalité de l’intérieur.

 

C’est-à-dire, qu’on le veuille ou non, toute société repose sur un dispositif de la maîtrise : sur la force et la domination, et sur leur corrélat, l’exclusion. Ce principe signifie aussi que l’on ne peut se contenter de condamner la haine, parce qu’elle constitue une partie essentielle de l’humain.

 

A vouloir faire comme si cette dimension n’avait plus cours – comme si elle s’évanouissait dans la généralisation des contrats et des négociations –, on ne fait que la déplacer, la disperser pour la rendre à la fois plus présente et insaisissable. Ainsi, par exemple, la force policière ne se manifeste plus dans la répression, mais prend la forme d’une surveillance perpétuelle qui achève d’abolir le domaine privé.

 

L’antiracisme était donc bien fait pour s’accorder avec le narcissisme mahométan, qui s’exacerbe constamment, dans la mesure où on lui fait des concessions, considérées – par leurs bénéficiaires – comme des signes de faiblesse et de veulerie.

 

Plus l’Homme Blanc cherche à expulser l’expression du racisme, plus le mahométan se vautre dans sa posture de victime privilégiée. Plus le mahométan se montre menaçant, violent, plus la belle âme pointe vers le chômage, le racisme, comme les prétendues causes, réclamant qu’on sacrifie de plus en plus nos conditions d’existence.

 

Ainsi prend forme un couple qui s’entretient dans une relation pathologique : l’antiraciste oubliera qu’il ne vénère “l’Autre” que pour autant que celui-ci fait peser sur lui une menace de violence réelle : criminalité des “quartiers” et djihad mondial. On voit aussi se profiler, là, un “cycle de violence” sur le plan économique : de plus en plus d’immigrés vivant sur les largesses de l’État, tandis que ce dernier se révèle de moins en moins capable d’assurer la protection de ses citoyens, victimes des violences. Voire : l’État y a déjà renoncé.

 

C’est dire que les belles âmes s’entretiennent en se faisant les esclaves de cette même violence : là, nous découvrons une face de cet « état de floculation diffuse de la haine qui sature en nous l’appel à la destruction de l’être ». La collusion entre la France et l’islam promue au statut inconcevable de “religion de paix et d’amour” ne peut se réaliser que par le sacrifice du Juif, bouc émissaire responsable du mal.

 

Shmuel Triganoa parfaitement démontré comment on se hâte de proclamer “Français” les djihadistes nés sur le sol français, tandis que l’islam se voit systématiquement disculpé, écarté de toute réflexion ; en parallèle, les Juifs sont dénoncés – par le biais de l’antisionisme – comme étant étrangers à toute valeur humaine.

 

 

Israël : un point de résistance

 

Enfin, s’il existe une société qui se trouve obligée d’ « assumer le vécu de la haine dans ce qu’elle peut avoir de plus brûlant », c’est bien Israël : ce pays, que la “communauté internationale” ne cesse de vouloir dissoudre en le modelant à l’image de son fantasme : à force de résolutions hostiles passées à l’ONU et, tout récemment, de votes parlementaires pour “reconnaître” un “État palestinien”.

 

Bien entendu, ce « vécu de la haine », en Israël, ne signifie aucunement qu’il s’agisse d’une “société de haine”. A notre époque, nous sommes devenus incapables d’entendre une déclaration comme celle-ci, énoncée par le héros sublime Nicomède (Corneille) au sujet de la reine corrompue et manipulatrice : « Ma générosité cède enfin à sa haine ».

 

En Israël, il s’agit d’un peuple qui éprouve, de la manière la plus vive qui soit, à quel point son existence est mise dans la balance par la haine que lui vouent toutes les populations environnantes, et auxquelles les puissances occidentales prêtent leur concours le plus assidu.

 

En effet, Israël représente une société qui sait qu’il suffirait qu’elle baisse sa garde pour que l’existence même du peuple juif soit menacée. Une société qui voit la vie comme valeur irremplaçable, mais qui est prête à la sacrifier, quand la pérennité de son peuple est en jeu.

 

On voit donc qu’il s’agit d’une nation qui réunit et articule des valeurs apparemment incompatibles entre elles : la reconnaissance de ses origines dans une tradition plusieurs fois millénaire, perception que vient soutenir l’attachement à la famille ; en même temps, cet ancrage dans le passé se double d’un regard vers la modernité, dans le goût de la recherche et de l’innovation technologique ; l’amour de l’humain et de la paix se joint au courage et à l’inflexibilité au combat contre l’ennemi.

 

Disons encore que l’on mesure tous les jours combien les Israéliens mènent une vie intense et productive, malgré l’état de guerre continuel auquel on ne cesse de les confronter. L’existence est ainsi un constant pari2 : voilà, en effet, de quoi provoquer la rage de nos belles âmes !

 

Israël inflige un démenti catégorique au rêve auquel celles-ci tiennent tant : celui d’une avancée sans entraves vers le Bien, vers l’Harmonie, où l’Autre ne sera jamais qu’un mirage rassurant, autorisant ces esprits hautains à ignorer la haine qui n’a jamais cessé de les habiter.

 

 

 

Note :

 

2 Nous reprenons, à notre manière, les conclusions de Jean-Claude Milner, dans son livre Les Penchants criminels de l’Europe démocratique, notamment ce qu’il appelle la structure de la “quadruplicité” qu’il attribue au nom Juif : l’union de la rencontre avec l’altérité sexuelle (où le masculin doit traiter avec ce qui, en le féminin, est de l’ordre de l’incessant, de l’indomptable) et de la transmission (parents/enfants).

 

Note :

 

1Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre I,Les Écrits techniques de Freud, Paris, Seuil, « Le Champ freudien ; Essais ; Points », 1998, p. 422.

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