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La condition de la femme dans la loi juive n’est pas toujours un long fleuve tranquille par Sonia-Sarah Lipsyc

 

La condition de la femme dans la loi juive n’est pas toujours un long fleuve tranquille par Sonia-Sarah Lipsyc

 

Entretien avec Sonia-Sarah Lipsyc, Sociologue et Eli Gerson

 

 

La condition de la femme dans la loi juive n’est pas toujours un long fleuve tranquille "Ce qui se joue au travers de la question des femmes, c’est l’avenir du judaïsme français : un judaïsme de tradition ouvert sur la modernité ou un judaïsme radical à l’usage d’une minorité ?"

 

PressInfos propos recueillis par Eli Gerson

"Depuis 1910, le 8 mars est la Journée Internationale de la femme. Comme toute Journée Internationale, la journée de la femme sert à mettre en lumière les évolutions des droits, ici de la femme, dans le monde, mais aussi certains problèmes toujours pas résolus. Un colloque sur le thème : "Les femmes face au monde Juif et les défis contemporains", a été organisé par Raphy Marciano au Centre Communautaire de Paris [1] les 11 et 12 février 2007. Sonia Sarah Lipsyc, sociologue rattachée au CNRS y a donné sa conférence inaugurale sous le titre « L’avancée des droits des femmes au sein du Judaïsme français ».A l’occasion de la journée internationale de la femme du 8 mars, elle répond aux questions de PressInfos :

PressInfos : - Devant la détresse des agounot, en particulier des messourevot guet, c’est à dire des femmes à qui les maris refusent de donner le guet (l’acte du divorce religieux), les années passent …et les drames persistent et demeurent. Des réponses ? des solutions existent-elles ?

Sonia Sarah Lipsyc : - Il y a effectivement une dissymétrie dans la loi juive orthodoxe actuelle dans la mesure où, si une femme comme un homme peut demander le divorce, seul l’homme peut l’accorder. Le Tribunal rabbinique peut inciter un homme à donner le guetmais ce dernier doit le donner de son plein gré, sinon le guet n’est pas valable. Une femme peut ainsi attendre des semaines, des mois, des années toute une vie. Pendant ce temps, si elle a des relations sexuelles, elle est considérée aux yeux de la loi juive comme une femme adultère car elle est une agouna , littéralement une femme ancrée à son statut de femme mariée. Si malgré tout, elle aspire à une vie affective et sexuelle, et qu’elle a des enfants avec un autre homme juif, ceux ci seront considérés comme des mamzérim (des enfants illégitimes) ce qui veut dire concrètement qu’ils n’auront pas le droit de se marier avec des Juifs mais uniquement avec d’autres mamzérim et des convertis et ce pour des générations ! A l’inverse, un homme qui refuse le guet à sa femme ou dont la femme n’accepte pas le guet, n’est pas considéré comme un adultérin dans le cas où il aurait des relations avec une femme célibataire ; les enfants issus de cette union passagère ou pérenne seront Juifs à part entière. Sans compter qu’il peut se remarier religieusement avec l’autorisation de trois rabbins s’il est séfarade ou de plus s’ils est ashkénaze. La mesure est exceptionnelle mais elle existe, c’est pourquoi nous avons malheureusement des cas de bigamie religieuse dans nos communautés. Il arrive aussi fréquemment que des maris vendent leur guet à leurs femmes contre écus sonnants ou exigent qu’elles renoncent à des acquis octroyés par le divorce civil.

PressInfos : - Combien y-a-t-il de femmes agounot en France et qu’est-il possible de faire, face à ces situations scandaleuses tant d’un point de vue humain que moral ?

Sonia Sarah Lipsyc : L’enquête que j’ai menée l’année dernière pour la WIZO France [2], révèle qu’il est difficile d’avoir le nombre de femme agounot en France, car il n’y a pas de statistiques officielles des Tribunaux Rabbiniques ou des Consistoires. Néanmoins, des rabbins des Tribunaux Rabbiniques de Marseille et de Paris estiment qu’il est significatif et « peut-être important » : 30% des femmes divorcées civilement attendraient toujours leur guet à Marseille alors qu’il serait de 10% à Paris. L’enquête révèle également que si les rabbins semblent faire ce qu’ils peuvent pour essayer de convaincre les maris de délivrer le guet, ils hésitent à user parfois de certains moyens autorisés ou préconisés par la loi juive, comme par exemple « le niddouy », - une disposition de la loi juive qui permet aux autorités rabbiniques de mettre à l’écart un homme (ne pas lui faire l’honneur de l’appeler à la Torah, ne pas lui permettre d’user des services communautaires)- tant qu’il n’aura pas donné leguet à sa femme. Ainsi un juge rabbinique du sud de la France a appelé à boycotter le commerce casher d’un mari … qui n’a pas tardé à délivrer le guet à sa femme ! Ils sont également réticents à informer les couples au moment du mariage de l’importance et de la nécessité du guet dans la loi juive. En fait, parfois impuissants, les rabbins renvoient les femmes à la loi civile (assignation d’huissier, recours juridique pour prouver l’intention de nuire du mari dit récalcitrant). Mais si l’information était donnée en amont, les femmes sauraient mieux se protéger, par exemple, elles sauraient que l’introduction d’une clause au moment du divorce civil les aiderait à mieux obtenir leur guet. C’est pourquoi la WIZO France, sa présidente Nathalie Cohen Beizerman et sa directrice Yvette Sebbag, ont décidé, à l’instar d’autres initiatives dans le monde comme en Israël ou aux USA, de réaliser un guide du divorce religieux en France. Comme il est spécifié dans l’introduction de ce guide, son but n’est ni de changer la loi juive ni de faire des propositions dans ce sens mais, en l’état actuel, en France, au sein du judaïsme orthodoxe, d’informer les femmes des démarches à suivre tant auprès des tribunaux civils que religieux afin de les guider et de les accompagner du mieux possible dans ces moments éprouvants. Ce guide devrait prochainement être mis à la disposition du public. Nous y reviendrons….

PressInfos : - Et que se passe-t-il pour les femmes agounot à l’échelle du judaïsme mondial ?

Sonia Sarah Lipsyc : - Depuis des années, des femmes avocates expertes comme Sharon Shenhav, directrice du Projet International pour les Droits des femmes juives, des associations comme l’International Council Jewish Women (ICJW), des avouées rabbiniques (toenyot rabaniyot) - ces femmes orthodoxes qui accompagnent les femmes auprès des tribunaux rabbiniques - ainsi que des rabbins orthodoxes cherchent à faire évoluer la loi juive, ce qui est tout à fait compatible avec son fondement même, afin de trouver des solutions pour les agounot. Elles sont des dizaines de milliers dans le monde. [3] Faut-il rappeler qu’au 11ème siècle, Rabénou Gershom émit un décret qui interdit la polygamie et exigeait le consentement de la femme pour le guet ? En fait, il faut à ce sujet un consensus du monde orthodoxe, toutes tendances confondues,– il faut surtout que les autorités rabbiniques prennent la responsabilité historique et morale de trouver une solution rapide à ce problème crucial. Comme l’a exprimé à plusieurs reprises le Grand Rabbin Sirat, « l’establishment religieux a l’obligation de poser le problème des femmes agounot, en application du verset :« j’ai vu les pleurs des opprimés » (Ecclésiaste 4 ;1) [4]. Encore récemment, devait se tenir en novembre dernier, à Jérusalem, une conférence à l’initiative de l’ICJW et du Grand Rabbin d’Israël, Primat de Sion, Shlomo Amar qui avait invité 50 rabbins responsables de tribunaux rabbiniques de 15 pays différents. Quelques jours avant que la conférence n’ait lieu et alors que nombre de rabbins étaient déjà sur place, la conférence fut annulée car le leader du monde « harédi » (ultra orthodoxe), le Rabbi ashkénaze Yosef Shalom Elyashiv, qui avait initialement donné son accord pour la tenue de cette conférence, l’a finalement retiré [5]… Les rabbins s’en sont allés et les femmes agounot sont retournées à leur triste sort… Je relève avec regret que de toute façon, à ma connaissance, aucun rabbin français n’avait fait le déplacement. Et pourtant, il existe dans la loi juive des solutions qui ont été utilisées au cours des siècles par certains Tribunaux Rabbiniques ou qui sont à l’étude depuis des années….

Les accords prénuptiaux (Prenuptial Agreement ou PNA) en sont un exemple, au moment du mariage, les deux époux s’engagent par contrat sous seing privé, sous peine d’astreinte financière, à ne pas nuire à l’autre en cas de séparation. Une clause (tenay bekidoushin) peut également être ajoutée dans ce sens dans l’acte de mariage (la ketouba) et un guet sous condition (betnay) peut même être rédigé ! Il existe également d’autres solutions après que le mariage ait été prononcé comme son annulation rétroactive décidée, sous certaines conditions, par le Tribunal Rabbinique.

En ce qui concerne cette problématique du guet et les solutions qui peuvent et qui doivent y être apportées, je renvoie à des textes qui seront publiés dans deux ouvrages collectifs à paraître prochainement que j’ai l’honneur de diriger, le premier avec la collaboration de Yaël Boussidan : « Femmes et Judaïsme dans la société contemporaine » aux éditions del’Harmattan et le second avec Janine Elkouby, « L’exégèse juive au féminin » , numéro spécial de la revue Pardès.

PressInfos : - Face aux violences faites aux femmes, quels sont les moyens mis à la disposition par les institutions communautaires juives en France ?

Sonia Sarah Lipsyc : - Là aussi, bien que nous n’ayons pas de chiffre exact, les acteurs sociaux de la communauté qui furent interviewés dans le cadre de l’enquête pour la WIZO, estimaient que le nombre de femmes victimes de violences conjugales au sein des communautés juives était le même que celui de la moyenne nationale : environ une femme sur dix ! Tous les milieux sociaux sont concernés, des plus nantis aux plus pauvres, des laïques aux ultra orthodoxes. Mais en dehors de quelques services sociaux à Paris et en province, de quelques rares associations comme Maavar (01 43 48 63 66) ou For Home, une association de médiation familiale, oeuvrant en particulier dans les milieux pratiquants (0148459908) et de l’écoute compatissante de l’une ou l’autre personne, il n’y avait rien qui était proposé spécifiquement aux femmes victimes de violences et vivant au sein de nos communautés. C’est pourquoi la WIZO (tél. 0148019770) et la Coopération Féminine ont pris l’initiative de créer une association NOA (Nommer, Oser, Agir) afin de porter secours aux jeunes filles ou aux femmes victimes de violences à l’intérieur de leur couple. Elles ont rédigé une charte signée par les principales institutions juives et surtout elles vont mettre en service dans les semaines à venir une ligne téléphonique, un numéro vert, afin que les victimes qui appellent puissent être entendues et orientées. Les bénévoles finissent actuellement leur formation et je salue bien évidemment cette initiative. Bien sûr, je rappelle qu’il existe déjà des numéros nationaux comme celui de SOS femmes violences conjugales (tél. 01.40.33.80.60) que les femmes ne doivent pas hésiter à composer afin d’être informées et de savoir comment se protéger, soi et ses enfants.

PressInfos : - Au sujet de la question halakhique (de loi juive) sur l’éligibilité des femmes au Consistoire Israélite du Bas-Rhin (CIBR), le Rav Szmerla, juge du Tribunal Rabbinique de Strasbourg a écrit : « La Halakha (loi juive) est sans équivoque sur le sujet, et l’élection d’une femme à une fonction au sein des instances dirigeantes communautaires comme le Consistoire est contraire au lois de la Torah ». Quant au Rav Schlessinger, autorité rabbinique de Strasbourg, il a considéré que les femmes qui avaient œuvré pour cette éligibilité avait commis un « h’illoul ashem » - une profanation du nom divin ! Que dit en fait la loi juive ?

Sonia Sarah Lipsyc : - La loi juive orthodoxe est plurielle, elle est traversée de différents courants des plus ultra orthodoxes aux orthodoxes modernes. Je rappelle ce que je disais ici même dans le cadre d’une interview de maître Annie Dreyfus que vous aviez mis en ligne le 15 novembre dernier. Le terme « sans équivoque » est scandaleux lorsque l’on sait que déjà en 1920 une divergence au sujet du vote et de l’éligibilité des femmes, a opposé dans le yishouv (la communauté juive vivant en Israël avant la création de l’Etat), le Grand Rabbin sépharade Ben Tsion Ouziel et le Grand Rabbin ashkénaze, Avraham Isaac Kook. Le premier était pour et le second contre ! Depuis, évidemment, l’État d’Israël s’est rangé selon l’avis du rabbin Ouziel . J’ajouterai que depuis le combat d’une femme juive orthodoxe, Léa Shakdiel, à la fin des années quatre vingts, - il y a presque vingt ans - les femmes ont obtenu le droit de siéger également dans les conseils municipaux religieux en Israël. Alors que nous raconte-t-on ?! Le rabbinat français voudrait-il être sur des positions plus radicales que le rabbinat officiel israélien ?! Et c’est bien là le fond du problème… Le monde ultra orthodoxe a sa propre légitimité mais il ne représente en France que 5% des Juifs, d’après l’enquête en 2002 [6] du sociologue Erik Cohen pour le FSJU, alors que 51% s’affirment traditionalistes ? Doit-il imposer ses normes au Consistoire, qui est certes de rite orthodoxe mais qui a pour vocation de rassembler et de représenter les Juifs de France ? Par ailleurs, je rappelle que le CIBR comme les autres Consistoires de France est un organisme civil et qu’à ce titre il est soumis aux lois de la République. Les droits de vote et d’éligibilité des femmes obtenus en 1944 et inscrits dans la Constitution française ainsi que dans la Convention européenne des Droits de l’Homme sont inaliénables. Il n’y a donc pas débat en la matière et comme l’avait exprimé assez tôt le Grand Rabbin René Gutman, en citant un adage talmudique décisif : « dina demakhoulte dina »- "la loi du pays est la loi"  [7].

Quant aux propos du rabbin Shlessinger, ceux que vous citez ou d’autres, tenus devant le cercueil de notre amie Liliane Ackerman, - que le souvenir de son nom soit source de bénédiction -, à un moment de chagrin et de recueillement, je ne souhaite pas les commenter en cette période encore de deuil pour la famille. Il y avait à cet enterrement , ce 4 février dernier, des centaines de personnes ainsi que deux Grands Rabbins. Nombre d’entre elles ont exprimé leur désapprobation face à ces propos qui ne peuvent qu’entacher la réputation d’un rabbin connu pour son érudition, juge au Tribunal Rabbinique de Strasbourg et dirigeant d’une communauté Etz Haïm non affiliée au Consistoire.

En vérité, les électeurs des communautés juives d’Alsace ont soutenu massivement l’éligibilité des femmes aux Consistoires car, d’une part ils ont voulu mettre un terme à une iniquité et un anachronisme et d’autre part, ils ont compris toute la dimension emblématique de ce combat. Au travers de l’acceptation ou du refus des droits des femmes se jouait aussi l’avenir du judaïsme français : prendrait–il un visage fondamentaliste ou au contraire saurait-il être ouvert, conjuguer tradition et modernité ?

C’est pourquoi les électeurs et électrices ont élu Sandrine Buchinger aux élections consistoriales du Haut-Rhin, et ils ont plébiscité dans le Bas-Rhin la candidature de Janine Elkouby, arrivée en tête des candidats, la seule parmi les candidats à avoir été élue dès le premier tour ! Je lui souhaite bien sur à elle et à Michèle Jablon Israël, autre candidate élue, ainsi qu’à cette équipe du Consistoire en partie renouvelée que présidera Francis Lévy, mes meilleurs vœux de réussite.

PressInfos : - Le regretté Professeur Yeshayahou Leibowitz [8], décédé en 1994 dont l’orthodoxie était incontestable, s’insurgeait contre le statut des femmes au sein du judaïsme. Il dénonçait avec véhémence des règles de la loi juive qui sur ce point n’étaient plus adaptées à la réalité. Il écrivait ainsi à ce sujet : « Nous ne pouvons plus accepter les décisions halakhiques édictées par nos ancêtres qui se référaient à une réalité sociale qui n’est plus la notre » ! [9] Comment les femmes juives vivent-elles leur identité juive et leur engagement dans la société juive ?

Sonia Sarah Lipsyc : - En effet le professeur juif orthodoxe Yeshayahou Leibowitz était conscient de l’écart préjudiciable - pour le judaïsme et les femmes et les hommes qui le constituent – qui existe actuellement entre l’évolution sociétale de la condition des femmes et la loi juive. Il disait à ce sujet que sur nombre de points, la loi juive n’était pas prescriptive mais descriptive d’une réalité qui n’était plus. Il y a donc urgence pour la loi juive à modifier le statut de la femme juive…. En ce qui concerne par exemple l’accès des femmes au savoir, il écrivait « que la privation de l’étude de la Torah constitue une grave erreur, une grande catastrophe commise par le judaïsme historique… c’est en effet la priver d’un des droits fondamentaux de la vie juive ». Et il faisait clairement allusion à l’étude talmudique. Je rappelle que si aux USA depuis trente ans et en Israël depuis une dizaine d’années, les femmes à l’intérieur du milieu orthodoxe étudient et enseignent déjà le Talmud dans les lycées ou des instituts d’études supérieures comme Matan à Jérusalem ou Drisha à New York, il n’y a presque rien qui est proposé aux jeunes filles ou aux femmes en France ! Or l’étude talmudique est la clef de voûte de la loi juive qui tôt ou tard, à l’occasion d’un événement ou un autre de la vie, finit par rattraper tout un chacun quel que soit son degré de pratique juive. Il est légitime que les femmes aient aussi accès à cette part de leur héritage historique et spirituel.

Une mini enquête [10] réalisée en 2005 avec Claudine Korall [montrait qu’à l’exception du lycée Maïmonide qui proposait l’étude d’extraits de la Michna (et je ne parle pas ici du traité éthique des Pirké Avot) et du lycée de l’Alliance Israélite Universelle de Pavillon sous bois qui offrait en option aux jeunes filles une étude de la Guemara (Michna et Guemara constituent le Talmud) – presque aucune initiation à l’étude talmudique n’était proposée aux jeunes filles de France et de Navarre !!!!! A Strasbourg, par exemple, si les filles du primaire à l’Ecole Yehouda Halévy ont l’heureuse opportunité d’étudier la Michna comme le traité Berachot, il semblerait qu’elles ne puissent pas poursuivre dans ce sens au sein de l’école Aquiba ! Le Rabbi de Loubavich (zal), Menahem Mendel Schernsohn (1902-1994), éminente personnalité du judaïsme du siècle dernier, incitait aussi les femmes à se pencher « sur les raisons des lois, les arguments dialectiques et à se délecter de ce type d’étude »  [11], conseillant l’étude spécifique de certains traités talmudiques. Ses préconisations sont-elle suivies dans les écoles en France qui se réclament de lui ? Il y a urgence en la matière, la centaine d’écoles et de lycées juifs en France doit proposer aux jeunes filles comme elle le fait déjà pour les garçons l’accès à toutes les sources du savoir du judaïsme. En fait, en ce qui concerne le statut des femmes dans le judaïsme, la France accuse un déficit d’informations et d’actions. Et je le répète, en tant que sociologue et femme engagée dans ma communauté, ce qui se joue au travers de la question des femmes, c’est l’avenir du judaïsme français : un judaïsme de tradition ouvert sur la modernité ou un judaïsme radical à l’usage d’une minorité ?

Face à cet enjeu des initiatives sont prises, du côté des associations je citais en particulier la WIZO avec laquelle je travaille et qui propose d’ailleurs des journées de formation au leadership et d’accès au savoir ; il faut citer également des actions dans l’étude juive menées par Evelyne Sitruck née Warshawski à la Bibliothèque Juive de Marseille ou des initiatives plus transversales entre les femmes de différentes religions comme celles del’association Paroles de femmes [12] créée par Olivia Kattan [12].

Il faut espérer que toutes ces initiatives porteront leurs fruits c’est le vœu que j’exprime pour cette journée du 8 mars."

PressInfos 08 Mars 2007 | propos recueillis par Eli Gerson

Source : http://pressorient.blogspot.com/ du 08.03.07

PressInfos

[1www.centrecomparis.com

[2] Voir Mila, la revue de la WIZO n° 88, septembre 2006 et Akadem.org

[3] Chiffre avancé dans www.jcpa.org

[4] « Le statut de la femme relieuse orthodoxe au sein de sa communauté » dans Etre une femme juive. Kolech. Religious Women’s Forum. Jérusalem. 2001 (en hébreu)

[5] Voir le Jerusalem Post du 03.11.07

[6] En effet, d’après la dernière enquête en 2002 du sociologue Erik Cohen pour le FSJU, 51% des Juifs s’affirment traditionalistes, 29% non pratiquants et 15% libéraux.

[7] Voir Actualité Juive n° 944 27.07.2006

[8] Wikipedia.org-Yeshayahou_Leibowitz

[9] Leibowitz (Yeshayahou). Israël et judaïsme. Ma part de vérité. Edition Desclées de Brouwer. Paris. 1996 p395

[10] Voir notre article « Femmes et Judaïsme en France en 2005 : enjeux et perspectives » à paraître dans Etre une femme juive. Kolech. Religious Women’s Forum. Jérusalem. 2005 (en hébreu)

[11] Voir son allocution donnée le soir de Lag ba-Omer 5750 (Mai 1990) dans Likutei Sichot , NewYork, Mercaz le-Inyanei Hinukh, 1990, pp.71-75.

[12] Parolesdefemmes.org

 

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