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VOYAGE À JÉRUSALEM, par Bob Oré Abitbol

VOYAGE À JÉRUSALEM

 

Je me trouvais à Paris lors d’un salon du prêt-à-porter lorsque je reçus un message urgent de ma chère mère. Elle se trouvait en Israël, à Jérusalem, et elle m’implorait de venir la rejoindre pour me faire bénir, me protéger du mauvais oeil, faire retomber le mal sur mes ennemis et autres délicatesses du même genre.

 

Paris, à cette époque, foisonne de personnalités, de journalistes de mannequins, d’acheteurs venus du monde entier créant une atmosphère de fête. La mode était mon métier et j’aimais cette ambiance un peu folle de kermesse de luxe et de beauté. La nuit, la fête continue chez l’un ou l’autre  couturier pour des défilés somptueux, ou au « Bain douche », une boîte à la mode, ou encore dans un bistro sympathique où tous les genres se mêlent, où smoking et jean se marient avec bonheur, où le rire est de rigueur.

 

Je quittai donc Paris, un peu à regret, pour retrouver ma mère à Jérusalem où nous nous étions donnés rendez-vous. Le soir, cette ville tant contestée et tant déchirée offre pourtant une image de sérénité tranquille. Jérusalem a la beauté paisible d’une belle vieille femme digne. Édifiée uniquement en pierre de taille de la région, elle offre une unité de matériau et de ton qui lui donne cette magie et cette beauté particulière. Une foule bigarrée se promène nonchalamment dans les rues animées.Jérusalem est toute entière dans ce paradoxe : apathique et vive, quotidienne et éternelle, témoin millénaire d’une histoire miraculeuse et divine et pourtant accessible aux habitants et aux touristes venus de toute la planète, comme une fille facile mais qui au fond, en s’en aperçoit très vite, ne l’est pas. Car Jérusalem la magnifique a ses secrets bien gardés qu’elle ne dévoile avec beaucoup de circonspection qu’à ses vrais amants.

 

Je retrouvai donc ma chère mère, pimpante et gracieuse à l’hôtel King David. Il faut dire que malgré ses soixante ans, ma génitrice en chef était un modèle de dynamisme et d’énergie. Sa nombreuse progéniture n’avait pas entamé son entrain. Quelques jours au soleil à Natanya lui avaient donné un hâle et un air de bonne santé qui lui allait bien. Elle resplendissait, marchant allègrement, infatigable et vive. Bref, une femme solide et décidée. Elle m’accueillit, comme d’habitude, par des prières, des bénédictions, des cris de joie et des ordres qu’il valait mieux ne pas discuter.

 

- Demain, annonça-t-elle péremptoire, nous visiterons les tombes des grands saints : j’ai une liste des plus importants.

 

L’hôtel King David est un havre de paix dans un Israël survolté. C’est là que se réunissent les chefs de gouvernements en visite officielle, les grands potentats et, bien sûr, les Américains ultra riches qui viennent constater où en est leur investissement de l’Appel Juif, une association mondiale qui œuvre pour le bien-être des habitants de la terre Sainte.

 

J’utilisai tous mes talents de négociateur pour que ma mère « daignât » dormir dans ce palace. Elle préférait l’inconfort d’une chambre chez l’un ou l’autre membre de sa famille car, disait-elle : « on est venu pour les voir » plutôt que le calme tranquille de cet hôtel magnifique.

 

- Tu vas voir ce sera très bien !

 

Dès le matin, à cette époque de l’année, un soleil radieux et une chaleur étouffante sévissent à Jérusalem. Nous voici donc, une grande bouteille d’eau et quelques provisions dans un sac, visitant, l’une après l’autre, toutes les tombes des saints d’Israël. Les yeux mi-clos, tournés vers le ciel ou vers le mausolée, ma chère mère psalmodiait des prières dont elle seule avait le secret et au cours desquelles défilaient à toute vitesse tous les morts et les vivants de la famille au grand complet.

 

Un vieux rabbin priait les yeux mi-clos. Des vieilles, habillées de noir, au sourire édenté, attendaient, la main tendue et des prières au bout des lèvres, un signe de générosité du client pèlerin. Aussitôt le billet encaissé, leur langue se déliait, la prière fusait avec la même conviction et la même sincérité intéressée que celle de ces prédicateurs que l’on voit à la télévision. Nous sommes ici à Mc Prayer. Contre 50 shekels tout compris, service en sus, on vous offre prières, bougies sacrées, bénédictions et la spécialité de la maison, le « Kaddish des morts » récité par un pseudo rabbin à la barbe authentique et au talent d’acteur consommé.

 

Ma mère pleure, émue aux larmes par ce charlatan. Une odeur de cire brûlée et de fausse piété règne dans le clair-obscur de cette salle où l’on commercialise, avec la même verve que dans les autres religions, les pauvres saints patrons qui n’en demandaient pas tant. Je suivais sans grande conviction, je l’avoue, les pérégrinations maternelles. Parfois, lorsque nous arrivions dans une banlieue au nom étrange, elle feuilletait son mini agenda qui, me semblait-il, contenait plus d’adresses et de numéros de téléphone que les pages blanches et les pages jaunes réunies… un miracle!

 

-Ah! disait-elle, ici j’ai une arrière petite cousine de ton père que je n’ai pas vu depuis trente ans. Viens, nous allons lui faire une surprise !

 

Ces visites à l’improviste s’avéraient souvent désastreuses. Pour quatre sous de bonheur éphémère, nous perdions des fortunes en temps et en bonne volonté. Car, malgré des recherches infinies dans ces villes-dortoirs où tous les immeubles se ressemblaient, les adresses, sans doute pour tromper les services de sécurité ennemis, étaient, semble-t-il, en code. Rue A, escalier B/18, sur C, puis suivaient quelques lettres en hébreu, Aleph, Beth, Guimel…bref, des adresses pratiquement introuvables, sauf pour ma mère, véritable ‘’Colombo’’, qui, à force de renseignements glanés ça et là, en arabe, en français, en mauvais hébreu, arrivait à cerner d’abord la rue, puis l’immeuble, puis triomphante, l’appartement cherché. Manque de chance, souvent la cousine venait à peine de partir rejoindre sa mère à Rehovot, à Dimona, ou à quelque autre kibboutz jeté aux quatre coins d’Israël. Ça ne démontait pas du tout ma mère.

 

- On la retrouvera ! disait-elle, pas le moins du monde déçue.

 

Au cours d’une autre journée exténuante, nous visitâmes cette fois le Saint-Sépulcre et d’autres petits saints de moindre importance, mais dont ma mère invoquait la protection dans l’une ou l’autre cause qui l’intéressait, comme la stérilité pour l’une de ses nièces, la maladie mentale pour une autre, et même le cancer, la tumeur maligne et autres maladies mortelles. Dans ces derniers cas, une visite chez un grand rabbin, vivant de préférence, donnait des résultats inespérés, paraît-il. Elle racontait, des trémolos dans la voix, l’histoire de son cousin Élie, condamné par les plus grands docteurs, qui avait été sauvé d’une mort certaine par le grand Baba Salé, que Dieu ait son âme !

 

Enfin une croyante est une croyante et, puisque ‘’seule la foi sauve’’, ma mère à sa façon était une sorte de sainte ou plutôt de saint-bernard….avec, suspendu au cou, toujours un petit baril de religion et d’amour pour ses semblables. Prête à donner, prête à aimer, prête à secourir. Prête pour toutes les avalanches du sort. En visitant tous ces saints, elle ne faisait que remplir de nouveau ses petits tonneaux, elle se régénérait.

 

Vers cinq heures du soir, Jérusalem est baignée d’une lumière douce et dorée. Au loin, la coupole de la mosquée El Aqsa brille de mille feux. La ville semble prendre un répit avec elle-même. C’est un moment tranquille où l’on peut, si l’on fait le moindre effort, croire à la paix et à la beauté du monde.

 

Nous nous installâmes à la terrasse de l’hôtel King David. Après les marches forcées et harassantes, les nuées de pauvres vieilles qui, ainsi que des chouettes, nous poursuivaient de leurs prières et de leurs piètres bénédictions, le silence relatif de cet après-midi d’été semblait une oasis de fraîcheur. Nous commandâmes une limonade et un thé glacé que nous dégustâmes avec délice. Ma mère, sans gêne retirât ses chaussures, se massa légèrement les pieds, poussant des soupirs de satisfaction. En même temps, elle observait avec attention puis avec émotion la jeune fille qui nous servait.

 

- Dis-moi, dit-elle, tu n’as rien à voir avec Perla Benayoun de Casablanca ?

- Oui Madame, dit la serveuse, timidement, en mauvais français, c’est ma mère, vous connaissez ?

 

Si elle la connaissait ! C’était sa meilleure amie. Elles ne s’étaient pas vues depuis plus de quarante ans. Mais cette jeune fille, qui ressemblait étonnamment à sa mère au même âge, ramenait la mienne à son enfance, à son quartier, à son insouciance, comme si le temps n’avait pas passé, comme si elle n’avait pas changé, comme si elle recouvrait à travers cette jeunesse sa propre jeunesse. Elle expliqua à Hanna, c’était le nom de la serveuse, la raison de son trouble et la joie qu’elle avait de retrouver ainsi, par hasard, la fille de son amie.

 

- Vous devez venir dit Hanna en ôtant son tablier, ma mère très contente vous voir, elle habiter pas loin.

 

Je protestai. Après tous les morts de ces derniers jours, je n’avais aucune intention de visiter des fantômes ou des morts vivants. Je conseillai à maman de laisser ses souvenirs à leur place, de ne pas gâcher par une mauvaise réalité les moments idéalisés d’autrefois, de laisser Perla Benayoun tranquillement dormir dans sa mémoire. Cette première visite israélienne était pour ma mère un pèlerinage et une délivrance. Une promesse qu’elle s’était faite et qu’elle avait faite à Dieu. Cette rencontre, m’expliqua-t-elle, n’était pas dû au hasard, mais le destin lui-même. Un destin inéluctable et beau qui lui permettait de retrouver son amie d’autrefois, quelle que soit sa condition, de retrouver son passé, son enfance oubliée que les enfants qu’elle avait eus n’avait fait qu’oblitérer momentanément.

 

Nous suivîmes donc Hanna à travers les rues belles et encore ensoleillées de Jérusalem. L’heure était tranquille, des Hassidim se rendaient à la prière du soir d’un pas pressé. Les boutiques s’apprêtaient à fermer. Les terrasses des cafés étaient bondées. C’était l’heure joyeuse de l’apéritif. Nous traversâmes plusieurs quartiers, où des dizaines d’immeubles identiques servaient de dortoir, puis un dédale de rues plus populaires et finalement un chemin en terre-plein où jouaient des enfants. Là encore, une série d’édifices. Des vêtements colorés, au balcon, dansaient au vent. Tout avait l’air pauvre et désuet. En chemin, Hanna nous expliqua que son père étant mort, sa mère avait dû prendre un travail à l’hôpital où elle assumait le nettoyage.

 

Maman, radieuse, bronzée, était toute excitée de ces retrouvailles. L’immeuble où habitait Mme Benayoun sentait le pipi de chat et la cuisine marocaine. Les boîtes aux lettres défoncées ne recevaient plus depuis longtemps, c’était sûr, que des avis d’huissiers, des notes de loyer et des convocations d’armée. Des escaliers délabrés conduisaient à des portes sans vernis ni cachet. Au troisième étage, la jeune fille frappa à la porte (la sonnette ne fonctionnait plus). Une femme ridée, fatiguée, aux cheveux et au teint gris, nous ouvrit. Elle semblait porter le poids de la misère du monde sur ses épaules et une tristesse infinie se devinait au fond de son regard délavé.

 

Que se passait-il ?

 

La pauvre ne comprenait rien. Que faisait sa fille avec tout ce monde ? Quelle tuile lui tombait encore sur la tête ? Devant son air interloqué, ma mère qui ne pouvait douter que ce fût son amie de jadis, se planta devant elle, une main sur la hanche, souriant d’un air complice et assuré. Elle attendait que l’autre devine. J’étais désolé. Je sentais l’embarras extrême de cette femme et ne pouvais m’empêcher d’avoir pitié d’elle, Perla Benayoun, c’était elle, se trouvait à mille lieux de Casablanca, de son enfance, de son amie. Elle nous regardait d’un air ahuri. Finalement, ma mère annonça d’une voix forte et triomphante :

 

- Simone, Simy Malka, je suis ton amie Simy Malka.

 

Perla ouvrit de grands yeux étonnés et se mit à verser un torrent de larmes. Elle pleurait, elle hoquetait, elle serrait dans ses bras sa chère amie retrouvée.

 

- Simy, Simy, cria-t-elle entre deux sanglots

 

Elle nous fit passer dans son humble appartement. Jouxtant l’unique chambre à coucher, un petit salon arabe aux couleurs grenat nous accueillit. Vite, vite, elle prépara du thé, envoya sa fille chercher de la limonade, sortit de petits biscuits, des couronnes que toute Marocaine qui se respecte a toujours chez elle, quelque soit sa condition. Elle s’agitait comme une abeille, semblant avoir retrouvé des forces pour accueillir, comme il se devait, sa chère et tendre amie. De temps en temps, et pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, elle répétait d’un air incrédule :

 

- Simy, Simy, Simy Malka.

 

Je me trouvais dans un coin n’osant troubler ces retrouvailles qui maintenant m’émouvaient. Je comprenais presque l’insistance de ma chère mère têtue. Il ne fut pas question que nous allions dormir à l’hôtel, Mme Benayoun insista pour que nous passions la nuit chez elle.

 

- Ah non ! Criai-je du fond du coeur.

- Mais oui, reprit ma mère à mon grand désespoir.

 

J’en étais là, à négocier, lorsque surgit l’autre fille de cette chère Perla Benayoun. Elle m’apparut comme une fée, âme légère au milieu de ce fatras sans nom. Elle portait une robe bleue, comme ses yeux, et je me souviens, il me semblait que tout son être souriait. Elle embrassa tout le monde spontanément et c’était comme si un rayon de soleil avait pénétré dans ce pauvre appartement obscur et froid. Elle étudiait le droit à Washington, et l’on sentait bien qu’elle était, à juste titre, la fierté de Mme Benayoun.

 

C’est elle qui proposa un voyage à la Mer Morte qu’elle connaissait bien. Ma mère accepta d’emblée.

Cette fois je suivis avec enthousiasme.

 Le lendemain, très tôt, nous passâmes à l’hôtel, prîmes quelques affaires, et nous voilà partis. Très vite nous atteignîmes les confins de la ville, puis la route en entrelacs, direction la mer Morte.

Nous traversâmes une série de canyons aux belles couleurs ocre, quelques collines verdoyantes aussi, preuve indiscutable, comme le proclamait la publicité israélienne, que dans le désert d’autrefois, nous le constations, les jardins pouvaient refleurir et refleurissaient. Maman à l’arrière de la voiture chantait à tue-tête des airs d’autrefois. C’était Amapola, cette belle mélodie de Tino Rossi dont nous reprenions ensemble le refrain :

 

Amapola

L’oiseau léger qui passe

La rose et le lilas

Chantent ta grâce……

 

Ou des chansons arabes qu’elle allait chercher au fond de son âme, au fond de sa mémoire. De façon paradoxale, lorsque ma mère devenait mélancolique, cela voulait dire qu’elle était heureuse. Du coin de l’oeil, j’observais Myriam. Comme elle était belle et comme elle était gracieuse. Elle aussi fredonnait, tentant de suivre ma mère qui chantait une fois en arabe, une fois en français, quelques fois dans les deux langues en même temps.

 

La route défilait devant nous, offrant ses paysages changeants : autant le ciel était magnifiquement étoilé la nuit (comme on imagine les nuits bibliques), autant le ciel bleu profond du jour était lumineux, transparent, sans nuage, infini. Des panneaux annonçaient que nous descendions au-dessous de la mer.

 

- Nous allons nous noyer en plein air ! criait ma mère faussement affolée.

 

De temps en temps, Myriam et moi échangions des regards, lourds de promesses, qui me rendaient ivres. Parfois, en manœuvrant les vitesses, elle m’effleurait les doigts discrètement. Enfin, à un détour de chemin, la mer nous apparut. Le soleil se réfléchissait sur cette nappe blanche, écumeuse, salée. Un monde fou courait dans tous les sens. Nous étions arrivés. Après nous être changés, nous nous sommes approchés du rivage.

 

- C’est bon pour les rhumatismes, dit ma mère en s’enfonçant jusqu’au cou. Pour impressionner Myriam, je plongeai. L’eau saumâtre et lourde me brûlait les yeux.

 

Elle riait!

 

Myriam me prit par la main et m’entraîna joyeusement à quelques cinq cents mètres de l’endroit où nous nous trouvions. Une source claire nous apparut, l’eau y était transparente et sa musique légère. Seul un Arabe faisait ses ablutions avec ferveur, les yeux mi-clos dans la langueur tranquille de ce coin de paradis. Des arbres cachaient ce trésor, le soleil dansait à travers les roseaux. Hormis cet homme dévot et pieux, nous étions seuls au monde.

 

Nous glissâmes dans l’eau douce. Après celle désagréable et salée de la mer Morte, je me sentais purifié, comme nettoyé de mes péchés, dans une eau bénie de Dieu. Comme je regardais, une fois de plus troublé, Myriam, c’est elle qui s’approcha et m’embrassa la première. De courts baisers d’abord sur mes joues, sur mon cou, au coin de mes lèvres, me caressant les cheveux, me serrant fort contre son corps. Sa peau blanche, constellée de tâches de rousseur, contrastait avec la mienne, mate et bronzée. Je bougeais à peine. À présent, ses baisers longs et langoureux me donnaient le vertige. J’avais froid, j’avais chaud. L’émotion me faisait battre les tempes, quelque chose me prenait à la gorge, me serrait le cœur. Je sentais surtout le plaisir extrême d’une passion spontanée et magnifique. Nos cœurs et nos âmes étaient pleins comme lorsqu’on a envie de rire et de pleurer à la fois, tellement on est heureux, sans savoir exactement pourquoi.

 

 Je la pris de manière passionnée, dans une grotte à proximité. Nos corps en sueur semblaient soudés l’un à l’autre. Nous n’osions bouger de peur de casser la magie qui s’était installée entre nous. Nous nous taisions. Notre respiration, lourde, d’abord, se fit plus régulière.

 

Le vent même,

Apporte le poème

Que je lui ai confié

Ce soir pour toi

Amapola, Amapola,

Quand ma chanson

Te dira….je t’ai-aime

 

Ma mère folâtrait dans les vagues, riant aux éclats avec de jeunes gens, s’étant fait comme d’habitude des connaissances aussitôt. Vers le soir, nous regagnâmes Jérusalem. De loin les pierres si particulières de cette ville brillaient comme de l’or, devenaient mauves, rouges, semblaient s’embraser avant de s’illuminer dans un étincellement discret de lumières mordorées. Myriam nous déposa à notre hôtel avant de rentrer chez elle. Je lui écrivis quelques fois à Washington, je l’appelai même je crois, mais inconsciemment peut-être, nous voulions garder pour nous cette journée magique où nous nous étions aimés.

 

Jamais plus je ne la revis mais chaque fois que ma mère chantonne les vieux airs dont elle raffole, je retourne en pensée à Jérusalem et je retrouve ma chère, ma merveilleuse Myriam, intouchée par le temps.

 

Amapola, Amapola

Quand ma chanson

Te dira je t’ai-aime…

 

© Bob Oré Abitbol

boboreint@gmail.com

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